Nosferatu, fantôme de la nuit, de Werner Herzog, 1979

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Nosferatu, fantôme de la nuit, de Werner Herzog, 1979

Messagepar BRUNO MATEI » 18 Septembre 2014, 06:50

Titre d'Origine: Nosferatu: Phantom der Nacht
Réalisateur: Werner Herzog
Année: 1979
Origine: France/Allemagne
Durée: 1h47
Distribution: Klaus Kinski, Isabelle Adjani, Bruno Ganz, Roland Topor, Walter Ladengast, Dan van Husen, Jan Groth, Carsten Bodinus, Martje Grohmann, Rijk de Gooyer.

Sortie salles France: 17 Janvier 1979. Allemagne: Février 1979

FILMOGRAPHIE: Werner Herzog, de son vrai nom Werner Stipetic, est un réalisateur, acteur et metteur en scène d'opéra allemand né le 05.09.42 à Munich (Allemagne). Il est parfois surnommé par certains critiques comme le "cinéaste de l'impossible" en raison de ses tournages risqués et chaotiques, sans compter sa relation irritable avec son acteur fétiche Klaus Kinski.
1968: Signes de vie. 1970: Les nains aussi ont commencé petits. 1972: Aguirre, la colère de Dieu. 1974: L'Enigme de Kaspar Hauser. 1976: Coeur de Verre. 1977: La Ballade de Bruno. 1979: Nosferatu, fantôme de la nuit. 1979: Woyzeck. 1982: Fitzcarraldo. 1984: Le Pays où rêvent les fourmis vertes. 1987: Cobra Verde. 1991: Cerro Torre, le cri de la roche. 1992: Leçons de ténèbre. 2001: Invincible. 2005: The Wild blue Yonder. 2006: Rescue Dawn. 2009: Bad Lieutenant. 2009: Dans l'oeil d'un tueur.

Remake du chef-d'oeuvre du Fantastique muet de Murnau, Nosferatu est la vision toute personnelle d'un autre cinéaste de génie, Werner Herzog. Porté par l'interprétation magnétique du grand Klaus Kinski, littéralement pénétré par la disgrâce dans son regard morbide, cette nouvelle version impose un regard atypique sur son personnage, le comte s'avérant ici rongé par le spleen d'une existence solitaire. Au XIXè siècle, Joanathan Harker se rend dans les Carpathes pour rencontrer Dracula afin de lui faire signer la vente d'une maison. Mais il est loin de se douter que sous le nom de ce noble comte se cache un misérable vampire. D'une beauté plastique fulgurante, autant dans les éclairages expressionnistes que dans sa photographie limpide, Nosferatu, Fantôme de la nuit est une invitation à l'évasion, un voyage au bout du crépuscule, une incursion dans l'âme torturée d'un vampire sclérosé. Dracula étant aujourd'hui condamné à supporter le poids des siècles dans une nonchalance aigrie, faute de son isolement dans un château en ruines où les enfants de la nuit (les loups) implorent son désespoir !

Imprégné de lyrisme dans le comportement hanté des personnages déambulant comme dans un rêve, Werner Herzog façonne autour de leur errance un recueil d'images picturales touchées par la grâce. A l'instar de ses chutes d'eau et des montagnes rocailleuses que Jonathan Harker franchit, tel un baroudeur tranquille, ou de cette plage automnale lorsque Lucy s'y hasarde pour contempler l'horizon. C'est donc l'illustration d'un univers onirique que nous retransmet le cinéaste avant son passage funeste, Nosferatu transmettant la peste du rat sur la population après son périple maritime ! Avec audace et originalité, le cinéaste se réapproprie du mythe en remaniant le caractère des personnages iconiques évoluant autour du non-mort. Que ce soit le portrait alloué à Jonathan Harker, victime passive gagnée par l'amnésie, à sa fidèle épouse contrairement motivée à s'opposer au Mal ou à Van Helsing, chasseur de vampire décati dépassé par les évènements ! Outre le soin formel imparti à une mise en scène extrêmement appliquée, Nosferatu est inévitablement transcendé par le score envoûtant de Popol Vuh et des interprétations hallucinées d'Isabelle Adjani et de Klaus Kinski. Ce dernier endossant la posture longiligne d'un vampire décrépit miné par sa condition d'immortel. Pourvu d'un regard frigide car obsédé par la mort et la vue du sang, l'acteur se fond dans son personnage avec une élégance mortuaire. Quand à Isabelle Adjani, elle lui partage la vedette avec autant de grâce dans sa beauté opaline que d'émotion candide dans ses expressions apeurées rattrapées par la force de vaincre.

Chef-d'oeuvre du film de vampire ne ressemblant à nulle autre, Nosferatu, Fantôme de la nuit s'édifie en odyssée funeste de la nonchalance et du désespoir. De par le dernier périple accordé au vampire en perdition, faute de sa condition d'immortel déchu, et par la nouvelle relève impartie à l'un de ses esclaves ! Une oeuvre picturale forgeant l'éclat du diamant noir, à l'instar de l'alchimie inaltérable du Mal !
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BRUNO MATEI
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