Meurtres à la St-Valentin

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar BRUNO MATEI » 21 Mars 2011, 13:45

MEURTRES A LA ST-VALENTIN
Titre Original: My Bloody Valentine.
Réalisateur: George Mihalka.
Année: 1981.
Origine: Canada.
Durée: 1H37.
Distribution: Paul Kelman, Lori Hallier, Neil Affleck, Keith Knight, Alf Humphreys, Cynthia Dale, Helene Udy, Rob Stein, Thomas Kovacs, Terry Waterland, Carl Marotte...

Sorti en France le 10 Mars 1982. U.S.A: 11 Février 1981.

FILMOGRAPHIE: George Mihalka (1953 en Hongrie - ) est un réalisateur et producteur québécois.
1980 : Pick-up Summer, 1981 : Meurtres à la St-Valentin (My Bloody Valentine) 1982 : Scandale, 1983 : Le Voyageur (The Hitchhiker) (série TV) 1985 : The Blue Man (TV) 1986 : Adventures of William Tell (TV)1988 : Hostile Takeover, 1987: Midnight Magic, 1988 : Le Chemin de Damas, 1988 : Crossbow (série TV) 1989 : Straight Line, 1990 : Wish You Were Here (série TV) 1991 : The Final Heist (TV) 1992 : Scoop (série TV) 1992 : Psychic, 1993 : La Florida, 1994 : Relative Fear, 1995 : Bullet to Beijing, 1995 : Deceptions II: Edge of Deception, 1996 : Windsor Protocol (TV) 1996 : L'Homme idéal, 1998 : Thunder Point (TV) 1999 : Omertà - Le dernier des hommes d'honneur (série TV) 2000 : Haute surveillance (série TV) 2000 : Dr Lucille - La remarquable histoire de Lucille Teasdale (Dr. Lucille) (TV) 2001 : Watchtower, 2001 : "Undressed" (1999) TV Series, 2002 : Galidor: Defenders of the Outer Dimension (série TV) 2005 : Charlie Jade (série TV) 2005 : Les Boys IV.

Sorti en pleine effervescence des slashers notoires entrepris par Halloween et Vendredi 13, Meurtres à la St-Valentin s'attelle à la facilité académique pour empreinter la même voie balisée du film de Sean S. Cunningham sans essayer de renouveler le genre. Là encore, le succès en salles sera au rendez-vous à la surprise générale des créateurs du film puisque Meurtres à la St-Valentin sort en version tronquée partout dans le monde alors que sa réputation d'honnête slasher ludique va gentiment accroître au fil des années.
Que ce soit en France ou aux Etats-Unis, ce sympathique whodunit n'aura jamais eu les honneurs de voir le jour dans une version rigoureusement intégrale, le film demeurant complètement expurgé de ces effets sanguinolents. Ce n'est que quelques décennies plus tard que les américains auront l'opportunité de voir enfin la copie non censurée uniquement disponible sur support dvd.
C'est de cette version intégrale inédite dans nos contrées dont je vais vous évoquer aujourd'hui.

Le jour de la St-Valentin, pendant un bal traditionnel, cinq mineurs se retrouvent coincés dans leur carrière pour succomber à la suite d'une violente explosion sans que personne n'ait pu les secourir. Seul, un survivant du nom de Harry Warden a réussi à s'extraire des décombres. Depuis, il décide chaque année de se venger des jeunes quidams qui auront l'ambition de renouveler la fête des amoureux durant une sauterie promotionnelle.

Quand on assiste pour la première fois à la version non censurée de Meurtres à la St-Valentin, nous sommes agréablement interpellés par sa teneur malsaine et brute de décoffrage allouée aux effets chocs !
En effet, les nombreux meurtres qui parsèment le récit sont plutôt hardcores et brutaux dans leur imagerie gore, non exempt d'inventivité dans l'art et la manière de décimer sa prochaine victime ! (pioche perforant un sein ou un gosier ressortant par l'oeil gauche, femme empalée par la bouche d'un robinet, éventration afin d'écorcher un coeur bien frais, pratique du cannibalisme, tranchage de bras, tête vivante ébouillantée dans une marmite ou transpercée de clous et enfin corps brûlé dans une lessiveuse).
Grâce à cette surenchère oh combien jouissive dans le raffinement du meurtre explicite, Meurtres à la St-Valentin, série B agréablement troussée et menée sans temps mort se pare d'une texture plus insolente, rude et sardonique ! C'est là que l'on se rend compte que parfois un métrage a besoin d'un ton racoleur afin de rendre l'aventure plus sombre et nuisible, de manière aussi à accentuer la crainte du redoutable tueur pernicieux rendu encore plus patibulaire à cause de son indéniable cruauté démonstratrive.

En dehors de l'aspect fun des FX formidablement confectionnés à l'ancienne, on retrouve les clichés habituels du genre orthodoxe au slasher conditionné à tuer en intermittence une ribambelle de garnements surexcités à entamer leur prochaine soirée arrosée. Alors que la police du coin davantage alertée par la réception de colis en forme de coeur ensanglanté va tenter d'annuler au plus vite le bal de la St-Valentin.
Nous connaissons sur le bout des doigts la caractérisation de ces personnages stéréotypés comme le dragueur insolent, le plaisantin farceur, l'aguicheuse, le rondouillard sympa, le flic dubitatif et le fameux barman sollicité à mettre en garde tous ces garnements juvéniles risquant un grave danger.
Malgré tout, les comédiens attachants ont quand même l'air d'être un peu moins cons qu'à l'accoutume même si une sirupeuse amourette entre trois amants viennent entraver l'esprit de maturité de nos leaders héroïques.
Durant les 2/3 du film, la narration sommaire mais efficacement menée ne fait donc que dépeindre les agissements égayés de nos jeunes protagonistes alors qu'un tueur va méthodiquement les décimer un à un dans des séquences horrifiques cinglantes allouées au grand-guignol.
Alors que sa dernière demi-heure un peu plus vigoureuse dans son action haletante va situer l'essentiel de son action dans l'environnement ténébreux d'une mine caverneuse. Une dernière partie atmosphérique utilisant judicieusement ses décors lugubres octroyée à la science d'un petit suspense distillé et d'une ambiance gentiment inquiétante pour ces derniers survivants tentant de fuir le mineur à la pioche fracassante.
L'aspect de ce meurtrier n'est pas non plus à négliger et ajoute un charme inédit à son accoutrement vestimentaire peu commun alors qu'il aurait pu facilement sombrer dans le ridicule. Habillé d'une combinaison de mineur, d'un casque à lampiste et d'un masque à gaz constamment imposé sur son visage neutre, sa présence inquiétante inspire une certaine fascination auprès du spectateur. Et la mise en scène est suffisamment habile et menée avec savoir faire pour insuffler un semblant d'étrangeté dans la mine patibulaire de notre serial-killer déjanté. Il faut d'ailleurs voir de quelle manière l'homme va réussir à s'extraire d'un traquenard tendu par la police dans un final sarcastique débridé absent de la version censurée.

Meurtres à la St-Valentin fait sans doute parti du haut du panier des slashers orthodoxes des eighties réalisé sans génie ni ambition particulière mais agréablement troussé, efficace et mené avec savoir-faire. Alors que ses effets-gores audacieux vont permettre d'insuffler une aura malsaine inhabituelle dans ce type de production octroyé au spectateur juvénile (ceux qui n'ont jamais vu cette version intégrale risquent d'être agréablement surpris !).
L'idée d'ironiser sur la fameuse fête sirupeuse et mercantile de la St-Valentin avec ce fou à lier envoyant de jolis colis en forme de coeur livrés avec un vrai organe sanguinolent à l'intérieur est savoureusement détourné dans son humour noir risible et décomplexé.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
Image
Avatar de l’utilisateur
BRUNO MATEI
Oh My Gore ! Fan
 
Messages: 1319
Inscription: 14 Novembre 2010, 10:25

Retourner vers Cinéma Horreur & Fantastique

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités