LES CHARLOTS CONTRE DRACULA de Jean-Pierre Desagnat et Jean-Pierre Vergne. 1980. France. 1H24. Avec Gérard Filipelli, Gérard Rinaldi, Jean Sarrus, Andréas Voutsinas, Gérard Gugnot, Amélie Prévost, Jacqueline Alexandre.
Le sujet: Nos trois charlots se lancent sur la piste du comte Dracula qui a enlevé l'une de leur fiancée Ariane. C'est le début d'une sombre et péteuse aventure !
Mon avis: 2 réals pour le prix d'1 !!!
Metteur en scène de "Pas de roses pour OSS 117" (1968), "Vertige pour un tueur" (1968), "Les Étrangers" (1969), La vie des autres "la crétoise" (1980), Jean-Pierre Desagnat revient derrière la caméra avec ces "Charlots contre Dracula" avant "Flics de choc" (1983) son dernier film.
Tandis que Jean-Pierre Vienne fut le réalisateur en 1985 du "Téléphone sonne toujours 2 fois" avec les Inconnus, "Priez pour nous" (1994) et Golden Boy (1996) avec Jacques Villeret.
"Les charlots contre Dracula" est un pur nanar à la française comme on n'en fait plus aujourd'hui (tant mieux et tant pis pour le charme indéniable et nostalgique d'antan !) d'une crétinerie et d'une débilité inconcevable et incommensurable ! Il faut le voir pour le croire ! (et j'ai eu la chance de voir ces charlots sur grand écran à l'époque de sa sortie ! j'avais à peine 10 ans !).
Le scénario inexistant (les charlots s'en vont à la recherche de la fiancée d'un des leur, capturée par l'horrible Dracula, accompagné de son maitre de service Boris) ne fait qu'empiler les gags les plus lourds et les plus ridicules rarement vus dans une comédie française et il peut sans souci se ranger du côté des chefs-d'oeuvre du genre comme "Mon curé chez les nudistes", "Tais-toi quand tu parles", "Plus beau que moi tu meurs", "les charlots font l'Espagne", etc... Car la liste est interminable.
Un nanar pur jus donc qui doit de son charme et de son capital sympathie par la simple bonne humeur des comédiens, l'équipée des charlots en tête indubitablement mais aussi Gérard Jugnot, l'abruti neuneu qui décide d'enlever Ariane, la fiancée de Phil (un des 3 charlots) et qui devient vers la fin du film un attardé mental à cause de son séjour besogneux dans la forêt au beau milieu des loups affamés. Le comte Dracula interprété par Andréas Voutsinas se révèle le personnage le plus photogénique et convaincant. Il faut dire qu'il prend son rôle très au sérieux dans le rôle du vampire amoureux dôté d'un accent roumain. A croire qu'il se serait presque crû arrivé dans un vrai film de vampire à faire peur !
Igor, le serveur interprété par Vincent Martin en tient aussi une belle couche dans le rôle du fanfaron bêta qui croit qu'en lançant une pierre elle reviendra de plus belle à son endroit initial par le simple pouvoir de la magie ! Alors qu'en faite c'est un des 3 charlots qui se prend un malin plaisir à lui relancer à chaque réparties.
La poursuite dans le train dont une partie de claques qui se perdent, la scène du dîner au couscous, le miracle de Dieu où on nous fera la révélation que le saint-esprit est en faite un belge (!!! t'aurais pû nous prévenir Christina !) et le final sur le toit du chateau seront les moments clefs les plus involontairement amusants et rigolax.
Je ne vais pas vous énumérer les gags inombrables et foisonnants qui accompagnent tout le métrage (ça n'arrete presque jamais) mais sachez qu'on regarde le film avec un air hagard, surpris, triste, inquiet, nostalgique, souriant et parfois riant d'assister à un tel niveau de bêtise auquel les investigateurs de cette entreprise sont fiers d'avoir participé (et dire qu'il y a 2 réalisateurs derrière cet improbable projet !).
On suit donc aimablement les 85 minutes du métrage, entre sourire nerveux, sourcils froncés et regard déconcertant !
Et la conclusion finale vaut son pesant de cacahuètes quand on voit que Dracula se sent subitement éperdument amoureux d'une nouvelle reine, une dominatrice des forces armées roumaines prête à le mener sur le bout des doigts !
Bref, "Les Charlots contre Dracula" c'est le reflet de toute une époque des années 80 ! l'insouciance et la fierté assumée de se complaire dans la nullité harmonieuse.
A voir en priorité bourré avec des potes...