Lectures Diaboliques de Tibor Takacs, 1989

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Lectures Diaboliques de Tibor Takacs, 1989

Messagepar BRUNO MATEI » 14 Février 2015, 07:34

Titre d'Origine: I, Madman
Réalisateur: Tibor Takacs
Année: 1989
Origine: U.S.A.
Durée: 1h29
Distribution: Jenny Wright, Clayton Rohner, Randall William Cook, Stephanie Hodge, Michelle Jordan, Vance Valencia, Mary Baldwin.

Récompense: Grand Prix au Festival du Film Fantastique d'Avoriaz, 1990.

Sortie salles France: 16 Mai 1990. U.S: 13 Octobre 1989

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Tibor Takacs est un réalisateur hongrois né le 11 Septembre 1954 à Budapest (Hongrie).
1978: Metal Messiah. 1982: 984: Prisoners of the Future (télé-film). 1987: The Gate. 1989: Lectures Diaboliques. 1992: The Gate 2. 1996: Sabotage. 1997: Sanctuary. 2001: La Fille du Père-Noel (télé-film). 2003: Rats. 2007: Ice Spiders (télé-film). 2007: Mega Snake (télé-film). 2010: Tempête de météorites (télé-film). 2013: Spiders 3D.

S'étant fait connaître auprès des amateurs avec The Gate, une sympathique série B rehaussée d'effets spéciaux aussi adroits qu'inventifs, Tibor Takacs réalise deux ans plus tard Lectures Diaboliques. Un slasher gothique puisant son originalité par son contexte insensé qu'un monstre iconique puisse s'extraire d'un roman pour s'en prendre à sa lectrice au sein de notre réalité quotidienne. Largement influencé par le Fantôme de l'Opéra, le réalisateur aborde la thématique de l'amour fou sous l'entremise de ce psychopathe délibéré à conquérir sa nouvelle muse en se greffant un nouveau visage, faute de son épouvantable laideur. Après s'être charcuté afin de se remodeler une nouvelle physionomie, il décide d'accomplir des meurtres sur des innocents en leur soutirant diverses parties du visage.

Auréolé du Grand Prix à Avoriaz, Lectures Diaboliques ne méritait pas une telle gratification, faute d'une réalisation approximative proche du télé-film (hormis un esthétisme plutôt soigné dans son décorum gothique d'une vieille bibliothèque et la sombre défroque du monstre vitriolé), de seconds-rôles transparents et d'un scénario confus multipliant clichés (fausses alertes d'une menace sous-jacente, jump-scare foireux) et incohérences (les flics s'avérant notamment de piètres enquêteurs !). Avec un propos aussi original que captivant illustrant la causalité masochiste du lecteur avec une icone de fiction, il y avait de quoi intensifier leurs rapports de force et de soumission, sachant ici que son atmosphère d'étrangeté s'avère parfois palpable et que la physionomie du tueur ne manque pas non plus de charisme dans sa stature délétère avide de romantisme. Ses thématiques fondées sur l'obsession et le pouvoir de l'imaginaire préconisaient également l'attention pour nous laisser dériver vers un cauchemar à la frontière du rêve et de la réalité. Hormis une première demi-heure poussive accumulant les situations éculées, la suite du récit s'avère un peu plus fougueuse lorsque le personnage de Michael Brandt décide de s'évacuer du roman pour molester l'héroïne. Dans la peau d'une investigatrice, Virginie va ensuite tenter d'en savoir plus sur l'identité de l'écrivain après s'être rendu chez le publieur. Le motif qui s'ensuit cultive ensuite une théorie sur le rapport névrosé de l'auteur en quête d'amour et de reconnaissance lorsque ce dernier s'inspirait de ses expériences vécues afin d'exorciser ses démons rendus incontrôlables. Sachant qu'aujourd'hui, son double schizophrène a décidé de se rebeller contre l'autorité du créateur afin de prouver son indépendance. Métaphore sur le pouvoir de persuasion, réflexions sur l'instinct de gratitude et sur l'amour fou, Lectures Diaboliques se desserre inévitablement d'une mise en scène paresseuse et d'une structure narrative désordonnée en dépit de son potentiel fantastique, de moments angoissants ou délirants (l'intrusion de la créature décharnée en stop motion !) et d'un final haletant éprouvé.

Faute d'un sujet original mal exploité où les ressorts dramatiques et intenses s'avèrent quasi inexistants, Lectures Diaboliques sombre dans la banalité d'une série B mal ficelée hormis la présence vertueuse de Jenny Wright et la posture inquiétante du fantôme d'amour. Néanmoins, avec l'indulgence de la nostalgie, le film réussit tout de même à attiser une certaine sympathie, notamment par sa naïveté qui en émane et sa facture rétro assez stylisée.
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BRUNO MATEI
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