Kalifornia de Dominic Sena, 1993

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Kalifornia de Dominic Sena, 1993

Messagepar BRUNO MATEI » 23 Octobre 2014, 06:35

Réalisateur: Dominic Sena
Année: 1993
Origine: U.S.A.
Durée: 1h58
Distribution: Brad Pitt, Juliette Lewis, David Duchovny, Michelle Forbes, Sierra Pecheur, John Dullaghan, John Zarchen, David Rose.

Récompenses: Prix FIPRESCI et meilleure contribution artistique au Festival des films du monde de Montréal, 1993.
Meilleur Scénario au Festival international du film de Thessalonique, 1993

Sortie salles France: 8 Septembre 1993. U.S: 3 Septembre 1993

FILMOGRAPHIE: Dominic Sena est un réalisateur américain, né le 26 Avril 1949 à Niles, Ohio.
1993: Kalifornia. 2000: 60 Secondes Chrono. 2001: Opération Espadon. 2009 : Whiteout. 2011 : Le Dernier des Templiers.

Lors de sa sortie, Kalifornia avait surtout marqué les esprits grâce à la métamorphose de Brad Pitt cassant son image de bellâtre dans la peau d'un serial killer. A la revoyure d'aujourd'hui, je dois avouer que j'ai été déçu par sa prestance cabotine même s'il ne laisse pas indifférent lors de son comportement insidieux, principalement dans la première partie où il essaie de canaliser ses pulsions perverses et meurtrières. C'est plutôt du côté de Juliette Lewis qu'il faut chercher un jeu plus convaincant tant la comédienne réussit avec assez de justesse et de naturel à endosser la posture d'une potiche écervelée sous influence d'un amant violent. Quand à David Duchovny, il semble beaucoup trop apathique dans son investigation criminelle à scruter les anciens lieux d'illustres serial killers et à sombrer dans la déchéance morale d'un manipulateur. Secondé par la ténébreuse Michelle Forbes, l'actrice lui partage la vedette avec un peu plus de conviction dans celle de sa compagne suspectant le comportement désinvolte du jeune couple qu'ils ont dû recruter en guise de covoiturage.

L'intrigue suit donc l'itinéraire routier de ce couple d'étudiants préparant une thèse sur les serial killers, et qui vont durant leur trajet s'accompagner de deux vagabonds, Early et Adèle, afin de pallier les finances d'essence. Seulement, le compagnon de cette dernière s'avère un authentique tueur en série ! Passé le caractère invraisemblable du pitch (il y avait 1 chance sur 1000 pour que Bryan s'accompagne d'un psychopathe impénitent durant son voyage !), la première partie réussit modestement à entretenir l'intérêt dans la relation amicale que vont entamer les deux couples. A l'aide d'un climat inquiétant assez étouffant, Dominic Sena parvenant à susciter un suspense sous-jacent lorsque le duo d'étudiants commence à suspecter les états d'âme d'Early et Adèle. Qui plus est, avec le premier meurtre crapuleux invoqué sous notre témoignage, on comprends bien que nous avons affaire à un redoutable psychopathe particulièrement erratique. Face à cette séquence ultra violente, il faut louer le caractère cru de son réalisme lorsque ce dernier s'acharne à poignarder à moult reprises un inconnu dans les toilettes d'un self afin de lui dérober son argent. Là où le bas blesse, c'est lorsque le réalisateur essaie de nous convaincre que Brian va peu à peu se laisser influencer par la marginalité d'Early. Soit en tentant de se rebeller contre l'agression d'un client éméché, soit en essayant une arme à feu sur les vitres d'un bâtiment abandonné, ou soit en essayant de tuer de sang froid un agent de police contre sa propre survie ! Ce manque de dimension psychologique, cet examen de conscience imparti à Brian s'avère également aseptisé du jeu mollasson de David Duchovny peu à l'aise dans son rôle d'investigateur en perdition. Et la seconde partie d'enterrer le métrage dans les sentiers balisés de la convention lorsque Early décide de prendre en otage Brian et Carry tout en semant la terreur sur les routes reculées de Californie ! Enfin, sa réflexion sur la violence qu'extériorise les serial killers résume brièvement que nous sommes tous capables de commettre le pire mais que le remord et la culpabilité nous séparent de l'immoralité des tueurs en série.

Mis en scène avec retenue et accordant trop peu de réalisme à un sujet aussi morbide (si on épargne l'éprouvant homicide perpétré dans les toilettes), Kalifornia accuse le poids des années quand bien même l'interprétation des comédiens discrédite leur étude caractérielle (si on élude l'empathie provoquée par l'étonnante Juliette Lewis et l'angoisse parfois ressentie par l'inquiétant Brad Pitt).
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BRUNO MATEI
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