House Of The Devil

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar Oh My Gore » 15 Février 2010, 22:05

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Ecrit par Ti West
Avec Jocelin Donahue, Tom Noonan, Mary Woronov, Greta Gerwig, AJ Bowen

Année : 2009
Pays : USA
Durée : 95 min


.: L'HISTOIRE
A court d'argent, Samantha accepte de faire du baby-sitting dans une maison isolée sans savoir qu'elle va vivre une nuit de cauchemar. Car, à minuit, dans l'ombre d'une éclipse lunaire totale, les forces du mal vont être libérées...

.: LA CRITIQUE
Samantha cherche un appartement. Afin de payer son loyer, elle accepte une offre de baby-sitting un peu louche dans la maison austère d'un couple de personnes âgées. Chargée de veiller le temps d'une soirée sur une vieille femme installée à l'étage pour une somme non négligeable, Samantha se retrouve « seule » dans l'étrange demeure, qu'elle ne manque pas d'explorer avec une certaine insouciance et une bonne dose de curiosité.
Mais malheureusement, la pauvre jeune fille ne sait pas encore dans quel piège elle s'est empêtrée, victime toute indiquée pour un rituel satanique qui doit se dérouler pendant l'éclipse de lune... cette nuit...

Evidemment un pareil scénario a déjà été exploité maintes fois, sauf que "HOUSE OF THE DEVIL" n'avait vraisemblablement pas d'autre prétention que de rendre hommage aux classiques de l'horreur des 80's.
Un pari d'autant plus réussi que, du générique à la bande son, en passant par la campagne d'affichage, le choix des fringues (nostalgiques des anoraks, moufles et walkmans préhistoriques portés à la ceinture bienvenus...) et les coiffures façon Drôles de Dames, Ti West parvient habilement à recréer une atmosphère vintage longtemps délaissée au profit de remakes sans intérêt de films cultes ou de productions trop formatées.

Si "HOUSE OF THE DEVIL" n'a donc rien d'une révolution cinématographique, et pour cause c'est même précisément l'inverse, il sait se montrer à la fois sobre et angoissant. Sans sombrer dans la caricature, il ravivera également quelques vieux souvenirs chez les nombreux amateurs d'un âge d'or révolu du cinéma d'épouvante, sous ses faux airs empruntés à des références comme "LA MALEDICTION", "HALLOWEEN" ou "L'EXORCISTE", avec une petite pointe de "ROSEMARY'S BABY"...
Pas d'effusion de sang, ni d'effets spéciaux outranciers, juste une ambiance pesante et des personnages inquiétants (brillamment interprétés par Tom Noonan et Mary Woronov) qui semblent sceller le destin de la jeune baby-sitter, trop innocente pour prendre la mesure du danger qui la menace, malgré une certaine méfiance envers ses employeurs d'un soir.

Totalement crédible grâce à une mise en scène fidèle aux codes du film d'épouvante des 80's (et fin 70'S), "HOUSE OF THE DEVIL" pourrait aisément passer pour une œuvre « d'époque », avançant de surcroît l'argument que le récit est inspiré par des faits réels avec statistiques à l'appui. Il semble d'ailleurs assez incroyable que ce même réalisateur ait été à l'origine d'une erreur de parcours comme "THE ROOST" !

Note de Lan : 7 sur 10

Critique du film "HOUSE OF THE DEVIL"
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Messagepar SUSPIRIA » 18 Mars 2010, 21:42

3è long métrage de Ti West après un 1er essai bien peu révélateur et laborieux nomé "The Roost" suivi de la suite de "Cabin fever" que je n'ai pas encore eu la possibilité de visionner, "House of the Devil" est un profond et élogieux hommage au cinéma d'épouvante des années 80 dans le sens le plus noble et digne du terme où lintérêt essentiel du film est représenté et ciblé sur une atmosphère trouble et inquiétante en osmose avec un sens du suspense insinueux soigneusement installé et bien amené. Un hommage si respectueux et sincère à ces histoires sataniques que l'on a pû savourer des nuits d'antan, particulièrement vers la fin des années 70 avec de petits films comme "La Pluie du diable", "Une fille pour le diable" ou la célèbre tétralogie "La Malédiction" dont le précurseur inégalable restera le chef-d'oeuvre absolu en terme de satanisme suggestif (combien croient encore avoir véritablement aperçu le bébé de Rosemary à la toute fin ??? !!!) avec "ROSEMARY'S BABY" de Roman Polanski réalisé en 1968.
Ti West nous narre ici le récit d'une baby-sitter fauchée, réfugiée dans une grande demeure baroque et silencieuse venue surveiller le temps d'une nuit, grâce à l'influence du maitre des lieux, une grand-mère impotante figée dans sa chambre et que nous n'apercevrons jamais. Des bruits et évènements imprévus ne vont pas tarder à se dérouler ! Une trame limpide qui résume parfaitement les 70 premières minutes du film auquel nous serons les témoins. Là où le métrage aurait pû sombrer dans l'ennui le plus complet voire l'emprise de l'insomnie Ti West soigne avec une étonnante maitrise et un soin quelque peu charnel dans sa fidèle mise en scène un climat au parfum nostalgique, au fort pouvoir suggestif et un sens du suspense bien mené quand on se rend compte qu'il ne se passe quasiment rien pendant 70 minutes ! une forme d'exploit que n'aurait surêment pas renié Hitchcock ! Une atmopshère calme, insinueuse et mystérieuse formidablement entretenue par une partition musicale opaque, justement appropriée et mélodieuse qui séduit d'autant plus que l'époque dans laquelle nous est retranscrite l'histoire se déroule au début des années 80. Et l'on retrouve intact le charme chaleureux de ces petits films attirants, attrayants, attachants et délicieusement envoutants qui savaient conduire avec un étonnant savoir faire une histoire classique et efficace. Le plaisir de savoir raconter avec justesse et amour du genre une trame balisée comme si on avait l'impression de la voir pour la première fois !
C'est simple, dans "House of the devil" on se croirait véritablement avoir fait un bon en arrière et se retrouver subitement à nouveau dans cette décennie si généreuse pour le cinéma d'horreur et de fantastique employée à l'ancienne, c'est à dire avec un refus de l'effet-choc gratuit ou du grand guignol facile.
Et quel plaisir de voir une héroine aux cheveux bruns à la beauté si simple, orthodoxe et naturelle ! l'anti bimbo blonde silliconée par excellence que l'on a tant l'habitude de voir dans ces mauvaises séries B mercantiles et téléphonées !
Et comme dans ces fameuses et glorieuses années 80, reconstitution fidèle oblige, on y trouve par exemple dans la maison un objet si quotidien comme un téléphone à cadran avec fil !
La tenue vestimentaire de notre héroine frappe aussi par son insignifiance ! elle est vêtue ordinairement d'un jean bleu ciel avec une chemise à carreau, chaussée d'une paire de basket blanche (sans marque !) et écoutant un tube entrainant, ses gros écouteurs posés sur les oreilles, avec son imposant walkman à cassette (que l'on a tous un jour acheté ! du moins pour les trentenaires que nous sommes devenus aujourd'hui !)
Ti West ne perd jamais en route le spectateur toujours imbriqué dans cet étrange visite pour cette maison du diable abritant un épouvantable secret. C'est ce que révéleront les 20 dernières minutes dans un déchainement de violence innatendue qui raviront les amateurs d'émotions fortes où le rythme trépidant n'a pas le temps de nous avertir d'une grande menace, où l'apparition des forces du mal joue habilement avec des visions saccadées, horribles de visages déformés et/ou défigurés !
On appréciera notamment l'apparition en introduction de l'attachante et inoubliable Dee Wallace Stone (la colline a des yeux, En plein cauchemar, Critters, Cujo, E.T, etc...) en locataire d'appartement et ces petits clins d'oeil involontaires ou pas à ces grands classiques de l'horreur que sont "Trauma" de Dan Curtis (la mère cachée dans la chambre qu'on ne voit jamais), "Terreur sur la ligne" de Fred Walton (pour la fille angoissée, réfugiée seule en pleine nuit dans une grande demeure) et Rosemary's baby (pour un détail que je ne divulguerai pas de peur de déflorer la petite surprise).
Même la scène de clôture et le générique de fin est un pur hommage au cinéma eightie !
Pour son 3è long-métrage le nostalgique Ti West surprend son monde avec cet "House of the devil", un excellent petit film baigné dans l'affection du genre, réalisé avec intelligence pour un sujet si rebattu, qui se savoure comme un bon petit cognac que l'on déguste au coin du feu un soir hivernal !
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