Hitcher de Robert Harmon, 1986

-> Action, Guerre, comédie, aventure, western, drame, animation, mangas, dessins animés et le reste inclassable...

Hitcher de Robert Harmon, 1986

Messagepar BRUNO MATEI » 10 Avril 2014, 06:29

Titre d'origine: The Hitcher
Réalisateur: Robert Harmon
Année: 1986
Origine: U.S.A.
Durée: 1h37
Distribution: C. Thomas Howell, Rutger Hauer, Jennifer Jason Leigh, Jeffrey DeMunn, John M. Jackson.

Sortie salles France: 25 Juin 1986. Sortie salles U.S: 21 Février 1986

Récompenses: Grand prix du jury, Prix de la critique et Prix TF1 au Festival du film policier de Cognac, 1986.

FILMOGRAPHIE: Robert Harmon est un réalisateur américain.
1986: Hitcher. 1993: Cavale sans issue. 1996: Gotti (télé-film). 2000: The Grossing. 2002: Astronauts (télé-film). 2002: Le Peuple des Ténèbres. 2004: Highwaymen. 2004: Ike: opération overlord (télé-film). 2005: Stone Cold (télé-film). 2006: Jesse Stone: Night Passage (télé-film). 2006: Jesse STone: Death in paradise (télé-film). 2007: Jesse Stone: Sea Change (télé-film). 2009: Jesse Stone: Thin Ice (télé-film). 2010: Jesse Stone: sans remords (télé-film). 2010: Une lueur d'espoir (télé-film). 2012: Jesse Stone: Benefit of the Doubt (télé-film).

Desservi par son échec commercial et comparé à l'époque comme un vulgaire plagiat de Duel, Hitcher a tout de même convaincu les membres du Jury de Cognac pour lui avoir décerné trois récompenses ! C'est au fil des décennies que cette série B nerveusement emballée s'est taillée une réputation de film culte auprès d'une frange de cinéphiles. Le redécouvrir de nos jours prouve à quel point l'oeuvre modeste de Robert Harmon redouble toujours d'efficacité dans son alliage de thriller inquiétant, suspense et action. Mais surtout, grâce au caractère ésotérique du postulat et le jeu nuancé de l'intrigant Rutger Hauer, Hitcher effleure les cimes du fantastique avec l'entremise d'une atmosphère envoûtée ! De par son décor du désert californien magnifiquement éclairé d'horizons crépusculaires et par le score mélancolique de Mark Isham ! Même si l'allusion à Duel s'avère inévitable, Hitcher possède suffisamment de personnalité pour se démarquer du chef-d'oeuvre de Spielberg en nous dévoilant ouvertement les rapports équivoques du meurtrier et de sa victime.
Après avoir embarqué un autostoppeur sur son trajet de convoyage, un jeune étudiant va se retrouver pris au piège par cet étrange inconnu, délibéré à le harceler jusqu'à ce que l'un d'eux trépasse. Si le jeune Jim Halsey réussit rapidement à s'en débarrasser après l'avoir éjecté de son véhicule, l'étranger réussit toujours à rebrousser chemin pour le pourchasser sans répit, tel le jeu du chat et de la souris. Pire encore, il réussit à l'accuser des meurtres de touristes qu'il perpétue lâchement sur la campagne californienne jusqu'à ce que la police décide de lui entamer une traque sans relâche.

Là où le récit gagne en revirement intense émane des enjeux du héros à tenter de témoigner de son innocence face à la police. Car non seulement Jim Halsey doit redoubler de bravoure pour déjouer les stratagèmes du psychopathe, mais il doit notamment faire face aux patrouilles des forces de l'ordre lancées incessamment à ses trousses ! Ce qui nous vaut d'ailleurs de belles cascades automobiles que Robert Harmon exécute avec souci chorégraphique. Outre le dynamisme d'un récit riche en rebondissements et allusions macabres, Hitcher doit également beaucoup à la prestance insidieuse de ces interprètes. En particulier Rutger Hauer incarnant ici un tueur sans vergogne habité par le cynisme et le non-dit ! Avec son regard mesquin inscrit dans l'arrogance et la provocation, l'acteur véhicule un pouvoir d'attraction d'autant plus énigmatique que nous ne connaîtrons jamais les vraies motivations de sa belligérance, sachant qu'il réussit toujours par on ne sait quel miracle à retrouver la trace de son adversaire ! Le jeune C. Thomas Howell lui partage la vedette avec une pugnacité mêlée de désespoir car toujours plus tourmenté à tenter de mettre un terme à cette traque dénuée de logique ! L'acteur réussit honorablement à imposer ses marques pour exprimer sentiments d'amertume et rancoeur vindicative ! Enfin, dans celle d'une tenancière de bar, la charmante Jennifer Jason Leigh apaise parfois la tension dans son regain de tendresse alloué au jeune héros et finit par prendre confiance pour lui prêter main forte devant l'intolérance des autorités.

Intense, captivant et atmosphérique, Hitcher sait soigneusement mettre en image le format série B avec l'efficacité d'un scénario original et l'ambiance envoûtée d'un désert crépusculaire. Pour parachever, la confrontation opiniâtre entamée entre nos deux adversaires réserve également des moments d'intimité insaisissable.
Avatar de l’utilisateur
BRUNO MATEI
Oh My Gore ! Fan
 
Messages: 1319
Inscription: 14 Novembre 2010, 10:25

Retourner vers Cinéma non fantastique

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités

cron