Frissons

-> Le gros Gore qui tache et les films dégueux à vomir

Messagepar BRUNO MATEI » 10 Août 2012, 07:02

FRISSONS
Titre alternatifs: Shivers / Parasite Murders
Titre d'Origine: They came from within
Réalisateur: David Cronenberg
Année: 1975
Origine: Canada
Durée: 1h28
Distribution: Paul Hampton, Joe Silver, Lynn Lowry, Allan Kolman, Susan Petrie, Barbara Steele, Ronald Mlodzik, Barry Baldaro, Camil Ducharme, Hanka Posnanska, Wally Martin.

Sortie salles France: 4 Août 1976. U.S: 6 Juillet 1976. Canada: 10 Octobre 1975

FILMOGRAPHIE: David Cronenberg est un réalisateur canadien, né le 15 mars 1943 à Toronto (Canada).
1969 : Stereo, 1970 : Crimes of the Future, 1975 : Frissons, 1977 : Rage,1979 : Fast Company, 1979 : Chromosome 3, 1981 : Scanners, 1982 : Videodrome, 1983 : Dead Zone, 1986 : La Mouche, 1988 : Faux-semblants,1991 : Le Festin nu, 1993 : M. Butterfly, 1996 : Crash, 1999 : eXistenZ, 2002 : Spider, 2005 : A History of Violence, 2007 : Les Promesses de l'ombre, 2011 : A Dangerous Method. 2012: Cosmopolis.

La maladie, c'est l'amour partagé de deux corps étrangers
David Cronenberg

L'homme est un animal qui pense trop. Un animal qui a perdu le contact avec son corps et ses instincts.
L'être humain est au fond un animal qui s'englue dans ses pensées, une créature vraiment trop rationnelle perdue dans son intellect au détriment de son corps et de son instinct. L'homme est trop cérébral et pas assez viscéral. Pour y remédier, créons un parasite. C'est à dire un combiné entre un dérivé d'aphrodisiaque et une maladie vénérienne qui pourrait transformer le monde en une magnifique et démentielle orgie. Une belle et insouciante orgie !
Extraits de Frissons

Premier succès commercial de David Cronenberg et premier long-métrage professionnel pour sa troisième réalisation, Frissons est une expérience jusqu'au-boutiste, un cauchemar maladif qui s'insinue en notre corps d'une manière sexuelle !

Dans un immeuble en location, leurs propriétaires sont tours à tours contaminés par un étrange parasite ayant la faculté de les rendre nymphomaniac. Un médecin assiste impuissant à l'épidémie en ascension.

Attention, film choc à ne pas mettre devant tous les yeux ! Pour ceux qui n'ont pas encore eu l'aubaine de découvrir l'un des premiers essais du maître, Frissons est un électro-choc orgasmique dont il est impossible de sortir indemne. A partir d'un canevas complètement incongru (un professeur décide de créer un parasite en combinant un dérivé d'aphrodisiaque et une maladie vénérienne afin de transformer le monde en une magnifique orgie !), Frissons est une descente aux enfers proche du marasme. Son huis-clos confiné en interne des logements d'un immeuble provoquent rapidement chez le spectateur un sentiment de claustration par son atmosphère irrespirable et terriblement malsaine ! Avec des moyens réduits et des comédiens non professionnels, le néophyte David Cronenberg souhaite secouer par provocation lubrique en compilant une succession d'images cauchemardesques d'une redoutable efficience. La photo blafarde amplifie lourdement le réalisme nauséeux émanant de ces incroyables effets gores (supervisés par Joe Blasco), alors que son rythme incisif, imparti à une pandémie filmée sur le vif, nous ébranlent d'une manière viscérale. Car elle touche à un phénomène biologique fondamental, notre rapport intrinsèque et notre ambivalence à la sexualité. Sous l'autorité d'un metteur en scène facétieux, son argument aurait été un prétexte pour se muter en comédie ou parodie hilarante par un sujet si impudent. Mais avec l'intervention clinique d'un maître de l'horreur organique, ce cauchemar nihiliste interpelle, dérange, ébranle par son flot quasi ininterrompu de situations horrifiques parfois scabreuses (les 2 bambins à moitié nu promenés en laisse comme des animaux de compagnie, la gamine embrassant de force un quinquagénaire ou encore le papy en étreinte avec sa propre fille !). Il est clair que si Frissons avait été façonné de nos jours, la censure aurait été intransigeante sur certaines séquences illustrant sans complexe des tabous outrepassant les règles de bienséance.

Si l'ensemble peut paraître au premier abord répétitif et sans surprise et que l'interprétation manque d'aplomb, la réalisation modeste de Cronenberg est suffisamment assidue pour nous agrémenter des
séquences d'agressions cinglantes dans leur impact émotionnellement trouble. Par une tendance d'urgence à bout de souffle (le médecin redouble de peine à pouvoir enrayer l'orgie en nette progression), nous suivons en temps réel cette propagation humaine d'une maladie vénérienne auquel ses occupants sont malencontreusement infectés par un parasite phallique. Et pour s'introduire dans le corps étranger, cette forme de sangsue visqueuse embrasse la voie buccale, formant notamment chez certains sujets des protubérances au sein de l'estomac. Passé l'inoculation, les victimes sont instinctivement éprises d'un désir sexuel si incontrôlé qu'elles sont parfois poussées à une folie meurtrière pour propager leur virus à autrui. En prime, le sentiment d'impuissance octroyé au médecin pour contrecarrer cette débauche sexuelle nous éprouve davantage par l'escalade de cette extravagance sanglante, subordonnée au plaisir charnel !

L'Emprise des Sens
Réflexion sur l'altération de l'organisme, métaphore sur l'addiction sexuelle et la dépendance aux drogues, Frissons provoque et malmène, trouble et désoriente dans sa manière viscérale de nous confronter à notre propre désir érotique. La stimulation du corps et ces zones érogènes en quête d'activité sexuelle intense semble nous énoncer ici que la perversité est innée en chacun de nous. Car cette énergie relative à la pulsion de la chair nous contrôle de manière inconsciente pour régir notre existence commune. De là à dire que nous sommes tous des obsédés sexuels !
Attention aux âmes prudes tout de même, d'autant plus que l'oeuvre scabreuse garde intacte son pouvoir dérangeant de fascination !
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BRUNO MATEI
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Messagepar GladSlayer » 29 Août 2012, 12:34

Il était passé à la télévision il y a des années (oui, oui, sur une chaîne hertzienne !), quelle claque !

Une atmosphère bien oppressante, des scènes dérangeantes dès le début du film. A voir d'urgence si ce n'est pas déjà fait !


Il existe (existait ?) une édition double DVDs avec Rage (Rabid), très bon également.
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