Frankenstein s'est Echappé de Terence Fisher, 1957

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Frankenstein s'est Echappé de Terence Fisher, 1957

Messagepar BRUNO MATEI » 27 Mars 2015, 07:21

Titre d'Origine: The Curse of Frankenstein
Réalisateur: Terence Fisher
Année: 1957
Origine: Angleterre
Durée: 1h22
Distribution: Peter Cushing, Hazel Court, Robert Urquhart, Christopher Lee, Melvyn Hayes, Valerie Gaunt, Paul Hardtmuth, Noel Hood.

Sortie salles France: 29 Novembre 1957. Angleterre: 2 Mai 1957

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville.
1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein , 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay, 1960 : Les Maîtresses de Dracula, 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll , 1961 : La Nuit du loup-garou, 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort, 1963 : The Horror of It All, 1964 : La Gorgone , 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur , 1966 : Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme, 1968 : Les Vierges de Satan, 1969: Le Retour de Frankenstein, 1974 : Frankenstein et le monstre de l'enfer.

Premier volet de la saga Frankenstein remis au goût du jour par la célèbre société Hammer Films, Frankenstein s'est échappé confronte un an avant le Cauchemar de Dracula, nos deux gentlemens de l'horreur, Peter Cushing et Christopher Lee. Enorme succès à travers le monde, Terence Fisher réussit ici à réinventer le mythe sans daigner plagier le chef-d'oeuvre de James Whale et parmi le procédé novateur du Warnercolor. Une parti-pris ostensible afin de favoriser l'anxiété du spectateur devant l'apparence estropiée du monstre du Docteur.

Christopher Lee endossant son rôle mutique dans une défroque croulante de mort-vivant au visage lardé de plaies et entailles vérolées ! Réduit au monstre de foire, celui-ci est caractérisé comme la symbiose d'une création improbable façonnée entre les mains du savant-fou. De manière décomplexée, Terence Fisher brossant notamment le portrait d'un docteur désaxé car n'hésitant pas à supprimer témoins gênants et à sacrifier la vie d'autrui pour la réussite de ses travaux sur la création de la vie. Arrogant, mégalo, infidèle, obtus et obstiné, Peter Cushing se délecte à exprimer sans retenue ses sentiments indociles dans une mosaïque de folie, de fureur et de perversité. A l'instar de son comportement cynique échangé avec la gouvernante, car n'hésitant pas à l'humilier et la railler lorsqu'elle lui annonce qu'elle porte son propre enfant. Epaulé d'un conseiller humaniste à contre-courant de son esprit sans vergogne, Robert Urquhart lui partage la vedette avec aplomb et inquiétude pour son témoignage désarmé d'assister à des expériences morbides toujours plus licencieuses (le docteur n'hésitant pas à moult reprises à ressusciter sa créature pour parfaire son ambition !). Outre la force de l'intrigue attisant l'expectative de la réussite scientifique avant les revirements de la fuite du monstre, Frankenstein s'est échappé doit beaucoup de sa densité dans l'acuité des rapports de force émis entre le baron et Paul Krempe. Tous deux se livrant aux échanges de point de vue toujours plus virulents quant à la réflexion morale du bien et du mal et avant d'entraîner l'inévitable déroute du Baron.

Mis en scène avec brio dans son influence de dépoussiérer le genre horrifique et brillamment interprété (le trio incompatible se démène avec une rogne en crescendo !), Frankenstein s'est échappé réactualise l'histoire de Mary Shelley parmi l'audace de l'étude caractérielle. Celle du baron symbolisé ici comme un meurtrier orgueilleux littéralement aveuglé par sa déchéance morale. Quant à la fonction monstrueuse de Christopher Lee, il se livre au jeu de la pantomime dans une psychose éperdue et parmi l'exubérance de maquillages graveleux ! Une relecture aussi intelligente que passionnante sous l'effigie indétrônable d'Hammer Films !
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BRUNO MATEI
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