l'Eventreur de New-York

-> Le gros Gore qui tache et les films dégueux à vomir

Messagepar BRUNO MATEI » 13 Septembre 2012, 06:32

L'EVENTREUR DE NEW-YORK
Titre d'Origine: Lo Squartatore di New York / The New-York Ripper
Réalisateur: Lucio Fulci
Année: 1982
Origine: Italie
Durée: 1h33
Distribution: Jack Hedley, Almanta Suska, Howard Ross, Andrea Occhipinti, Alexandra Delli Colli, Paolo Malco, Cinzia de Ponti, Cosimo Cinieri, Daniela Doria, Babette New.

Sortie salles France: 4 Mai 1983. U.S: 1982

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Lucio Fulci est un réalisateur, scénariste et acteur italien, né le 17 juin 1927 à Rome où il est mort le 13 mars 1996.
1966: Le Temps du Massacre, 1969 : Liens d'amour et de sang , 1971 : Carole, 1971: Le Venin de la peur, 1972 : La Longue Nuit de l'exorcisme, 1974 : Le Retour de Croc Blanc, 1975: 4 de l'Apocalypse, 1976: Croc Blanc, 1977: l'Emmurée vivante, 1979: l'Enfer des Zombies, 1980 : la Guerre des Gangs, 1980 : Frayeurs, 1981 : Le Chat noir, 1981 : L'Au-delà, 1981 : La Maison près du cimetière , 1982 : L'Éventreur de New York, 1984 : 2072, les mercenaires du futur, Murder Rock, 1986 : Le Miel du diable, 1987 : Aenigma, 1988 : Quando Alice ruppe lo specchio, 1988 : les Fantomes de Sodome, 1990 : Un chat dans le cerveau, 1990 : Demonia, 1991 : Voix Profondes, 1991 : la Porte du Silence.

Un mystérieux tueur surnommé l'éventreur s'en prend à des femmes particulièrement aguicheuses. Chargé de l'enquête, l'inspecteur Williams prend sous son aile un psychologue de renom pour tenter de démasquer le criminel à la voix de canard. En effet, celui-ci se joue un malin plaisir à trafiquer sa voix au téléphone pour railler la police et l'avertir de son prochain méfait.

Sorti la même année que Ténèbres d'Argento, Lucio Fulci renoue également avec le giallo, ou plus exactement le psycho-killer car l'influence de Maniac, sorti en 1980, est particulièrement prégnante dans cette liberté de choquer avec des meurtres graphiques et la scénographie inquiétante d'un New-York dépravé. En l'occurrence, nos citadins caractérisés par un gigolo, une nympho et son mari notable laissent libre cours à leur fantasmes dans leurs pulsions sexuelles incontrôlées. Même le flic de routine peu perspicace dans son enquête couche avec une jeune prostituée pour combler son vide conjugal. A travers le canevas d'une investigation criminelle émaillée de fausses pistes, Lucio Fulci s'intéresse avec efficacité à nous façonner un show de sexe et de mort. Comme souvent chez le maître transalpin de l'horreur, une attention assidue est impartie aux séquences gores d'une extrême violence dans leur impact visuel. La qualité des effets de maquillage conçus par Rosario Prestopino se révèlent encore aujourd'hui frappants de réalisme et imposent des séquences d'anthologie à graver dans les annales (le meurtre au rasoir tranchant délicatement un téton pour ensuite pénétrer l'oeil de la victime, le tout filmé en focal variable !). La manière toute personnelle dont Fulci élabore ses séquences chocs avec un sadisme cuisant réfute miraculeusement la complaisance (à contrario des critiques défaitistes de l'époque !) par sa brutalité stylisée.

En dépit de son caractère sanglant, la sexualité déviante est largement mise en exergue au sein de l'urbanisation débauchée d'un new-york livré à la corruption sexuelle. Ce climat malsain d'un environnement subordonné au meurtre et la perversité va prendre au piège une poignée de libertins soumis aux exactions meurtrières d'un éventreur vindicatif. Si l'Eventreur de New-York extériorise un sentiment de claustration auprès du spectateur, c'est notamment pour ses séquences de sexe putassier filmées avec une audace dérangeante (on frôle parfois même le X pour certains plans dénudés). Ici, il n'est point question d'agrémenter de jolies séquences érotiques pour titiller la libido du spectateur, mais à contrario de nous placer dans la position de voyeur incommodé par ces provocations putanesques (le jeu de jambes improvisé dans un bar par trois clients pour exciter une bourgeoise nympho ou le show érotique diffusé dans une salle de peep-show auquel quelques spectateurs sont transis d'émoi !). Au fil de l'intrigue classiquement établie et de ses dérives précitées, Fulci va ensuite s'intéresser à l'unique survivante épargnée et entretenir un certain suspense quand à découvrir la véritable identité du meurtrier. L'idée inhabituelle d'associer une voix de canard afin de falsifier la personnalité du suspect se révèle amusante par son ton railleur et sardonique mais aussi inquiétante dans notre volonté de connaître les réelles motivations d'un éventreur misogyne. D'autant plus que son point d'orgue judicieux laisse préalablement place à un simulacre pour ensuite nous dévoiler une vérité sordide liée à l'agonie infantile. ATTENTION SPOILER !!! On quitte alors le film de Fulci avec un arrière goût amer dans la bouche d'avoir été finalement témoin de l'iniquité d'un mélodrame familial. Une tragédie auquel un père de famille a laissé place à ses instincts les plus bas pour réclamer une vengeance aveugle. FIN DU SPOILER

Joliment photographié dans un New-York documenté et esthétiquement soigné par ses décors saturés, l'Eventreur de New-york est la dernière pièce maîtresse du maître transalpin. Mis en scène avec une ambition artistique de se démarquer de ses homologues ricains, ce giallo novateur sait utiliser à bon escient les thématiques de sexe et de mort dans sa métaphore sur le malaise existentiel.
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BRUNO MATEI
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