Chiens enragés de Mario Bava, 1974

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Chiens enragés de Mario Bava, 1974

Messagepar BRUNO MATEI » 05 Décembre 2013, 07:47

Titre d'origine: Rabid dogs, Cani arrabbiati, Kidnapped
Réalisateur: Mario Bava
Année: 1974
Origine: Italie
Durée: 1h36
Distribution: Riccardo Cucciolla, Don Backy, George Eastman, Lea Lander, Maurice Poli.

FILMOGRAPHIE: Mario Bava est un réalisateur, directeur de la photographie et scénariste italien, né le 31 juillet 1914 à Sanremo, et décédé d'un infarctus du myocarde le 27 avril 1980 à Rome (Italie).
Il est considéré comme le maître du cinéma fantastique italien et le créateur du genre dit giallo.
1946 : L'orecchio, 1947 : Santa notte, 1947 : Legenda sinfonica, 1947 : Anfiteatro Flavio, 1949 : Variazioni sinfoniche, 1954 : Ulysse (non crédité),1956 : Les Vampires (non crédité),1959 : Caltiki, le monstre immortel (non crédité),1959 : La Bataille de Marathon (non crédité),1960 : Le Masque du démon,1961 : Le Dernier des Vikings (non crédité),1961 : Les Mille et Une Nuits,1961 : Hercule contre les vampires,1961 : La Ruée des Vikings, 1963 : La Fille qui en savait trop,1963 : Les Trois Visages de la peur, 1963 : Le Corps et le Fouet, 1964 : Six femmes pour l'assassin, 1964 : La strada per Fort Alamo, 1965 : La Planète des vampires, 1966 : Les Dollars du Nebraska (non cédité), 1966 : Duel au couteau,1966 : Opération peur 1966 : L'Espion qui venait du surgelé, 1968 : Danger : Diabolik ! , 1970 : L'Île de l'épouvante ,1970 : Une hache pour la lune de miel ,1970 : Roy Colt e Winchester Jack, 1971 : La Baie sanglante, 1972 : Baron vampire , 1972 : Quante volte... quella notte, 1973 : La Maison de l'exorcisme, 1974 : Les Chiens enragés,1977 : Les Démons de la nuit (Schock),1979 : La Venere di Ille (TV).

Resté dans les tiroirs durant plus de 23 ans pour des problèmes juridiques (la faillite du producteur eut lieu avant la fin du tournage), Rabid Dogs est enfin exhumé de l'oubli en 1996 après que l'actrice du film, Léa Landeler, en ait racheter les droits. Sommet du polar poisseux rappelant les exactions fielleuses des malfrats de la Rançon de la peur, Rabid Dogs ne manque pas d'audaces pour embarquer son spectateur au sein d'un road movie aride. Après avoir assassiné un convoyeur et dérobé le magot, un trio de malfrats prennent en otage une femme, un conducteur et son fils malade à bord d'une voiture. C'est le début d'une virée cauchemardesque que nos trois otages vont devoir sillonner sur l'autoroute et la province pour le prix de leur survi

Frénétique, putrescent, sadique et terriblement pervers ! Ces mots me viennent instinctivement à l'esprit pour définir le huis-clos infernal entrepris dans ce périple brut de décoffrage ! Avec ces trognes d'ahuris écervelés puant la sueur et déversant sans répit leur verve railleuse sur les victimes, Rabid Dogs met en exergue le portrait d'antagonistes médiocres tributaires de leurs bas instincts. Huis-clos régi en interne d'une voiture restreinte où la chaleur d'un soleil écrasant épuise un peu plus chacun des passagers, Mario Bava prend le pari de maintenir l'intérêt du spectateur sur l'unique itinéraire d'un réseau routier. Afin de relancer l'intrigue et pour ne pas nous perdre en fil de route, il réussit à enchâsser certains rebondissements intempestifs afin que nos protagonistes puissent s'extirper de la voiture et aborder l'intrusion inopinée de certains quidams.
En braquant sa caméra de façon permanente sur les visages orduriers de nos malfrats, Maria Bava créé un sentiment de claustration au spectateur, embarqué malgré lui à l'intérieur d'une voiture où l'insalubrité d'urine, d'alcool et de sang vont polluer l'atmosphère ! Humiliée et violentée, la femme soumise est ici réduite à l'état d'esclave pour endurer nombre de sévices par des machistes incapables de canaliser leurs pulsions psychotiques. Dans cette ambiance de folie perpétuelle, la tension reste soutenue au rythme des vicissitudes que les victimes doivent inlassablement tolérer. Qui plus est, une certaine notion de suspense vient notamment s'y ajouter quand à l'achèvement de leur destination routière.

Oppressant, malsain et dérangeant, Rabid Dogs s'achemine dès son prémices à une épreuve de force immorale dénonçant sans tabous la décadence de la nature humaine. Car ici, la plupart des protagonistes ou quidams que l'on côtoie sont inévitablement dominés par la cupidité et la corruption. Il en émane un road movie erratique rempli d'insolence où le nihilisme des situations atteindra son apogée vers une dernière image insupportable !
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BRUNO MATEI
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