Bound de Lana et Andy Wachowski, 1996

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Bound de Lana et Andy Wachowski, 1996

Messagepar BRUNO MATEI » 08 Juillet 2015, 06:30

Réalisateurs: Lana et Andy Wachowski
Année: 1996
Durée: 1h48
Distribution: Gina Gershon, Jennifer Tilly, Joe Pantoliano, John P. Ryan, Barry Kivel, Christopher Meloni, Richard C. Sarafian.

Sortie salles France: 6 Novembre 1996. U.S: 4 Octobre 1996

Récompenses: Prix du Jury, Deauville 1996.
Meilleurs réalisateurs au National of Review Awards, 1996
Prix du Meilleur Film et de la Meilleure Actrice (Jennifer Tilly), Fantasporto 1997
Meilleur Film aux GLAAD Media Awards, 1997

FILMOGRAPHIE: Lana Wachowski, née le 21 Juin 1965 à Chicago, et Andy Wachowski, né le 29 Décembre 1967 à Chicago sont des réalisateurs américains.
1996: Bound. 1999: Matrix. 2003: Matrix Reloaded. 2003: Matrix Revolutions. 2008: Speed Racer. 2012: Cloud Atlas. 2015: Jupiter: le Destin de l'Univers.

Première réalisation des Frères Wachowski célébré en grande pompe aux festivals de Deauville (Prix du Jury) et de Fantasporto (Prix du Meilleur Film), Bound exploite à merveille un scénario tarantinesque sans doute inspiré de Reservoir Dogs (pour le jeu de massacre imparti entre criminels), notamment par l'épure d'un esthétisme stylisé où les teintes du noir et blanc contrastent avec le rouge sang des victimes. Violet, maîtresse d'un truand, s'éprend d'affection pour sa voisine de palier, une locataire saphique ancienne détenue en liberté provisoire. Eprise d'un coup de foudre, elle propose à sa nouvelle amante de dérober l'argent de son concubin, une valise contenant la somme de 2 millions de dollars que le parrain Gino Marzzone doit venir empocher. Malgré l'habileté de leur plan machiavélique, rien ne se déroulera comme prévu....

Polar noir et rouge d'une rigueur affûtée dans l'ossature d'un scénario perfide faisant fuiter quelques éclairs de violence brute (le passage à tabac d'un transfuge et sa torture du doigt coupé au sécateur !), Bound fait clairement appel au suspense Hitchcockien dans la tension d'une intrigue criminelle bourrée de rebondissements et bévues impromptues. Nanti du design stylisé d'un appartement classieux, les Wachowski accordent un soin méticuleux à enjoliver la scénographie de leur huis-clos où chaque pièce peut occulter un cadavre pour tenir lieu de survie. Vénéneux, sardonique et cruel, Bound ne cesse de relancer ses ressorts dramatiques dans les échanges tendus impartis entre une communauté mafieuse, faute d'une stratégie cupide entamée par deux lesbiennes audacieuses. Dominé par le duo ténébreux Gina Gershon / Jennifer Tilly, le film adopte en prélude un jeu de séduction torride entres les actrices parmi deux étreintes sexuelles à l'aura charnelle. Bien qu'en retrait dans la seconde partie, Gina Gershon s'efface au profit de son adjointe, la charnelle et faussement timorée Jennifer Tilly, redoublant ici de vigilance puis de dérobade pour tromper son macro mafieux (Joe Pantoliano s'avérant saisissant d'autorité mesquine dans son sang froid à feindre la vérité contre ses supérieurs). Jubilatoire dans la manière documentée dont Ceasar tente de se dépêtrer de la déveine (convaincre ses sbires qu'il possède toujours les 2 millions de dollars dans la mallette), l'intrigue ne cesse de le mesurer aux conditions de danger (notamment cette intervention hitchcockienne de la police !) pour l'enjeu de sa survie, quand bien même Violet assiste impuissante à sa potentielle faillite. En parallèle, le jeu de ruse et de suspicion partagés entre Caesar et Violet décuple une tension addictive afin de savoir qui emportera la mise lors de cette impitoyable guerre des sexes, quand bien même sa complice Corky se porte témoin auditive à travers les murs de l'immeuble.

Jouissif et irrésistiblement trépidant dans son intrigue criminelle fertile en suspense, et endossé par le charisme insidieux d'interprètes en roue libre, Bound est également transcendé par la virtuosité d'une mise en scène aussi inventive qu'alambiquée ! Un polar sardonique étourdissant de roublardise pour un jubilatoire jeu de duperie !
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BRUNO MATEI
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