Babycall

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Messagepar BRUNO MATEI » 22 Mars 2012, 07:47

BABYCALL
Réalisateur: Pal Sletaune.
Origine: Norvège.
Année: 2011.
Durée: 1h36.
Distribution: Noomi Rapace, Kristoffer Joner, Henrik Rafaelsen, Vetle Qvenild Werring, Bjorn Moan, Torkil Johannes, Swensen Hoeg.

Sortie salles France: 2 Mai 2012. U.S: non daté

Récompense: Grand Prix et Prix de la critique à Gérardmer, 2012.

FILMOGRAPHIE: Pal Sletaune est un réalisateur, scénariste, producteur, né le 4 Mars 1960 en Norvège.
1994: Eating Out
1997: Junk Mail
2001: Amatorene
2005: Next door
2011: Babycall

Six ans après l'excellent petit thriller féministe Next Door, le norvégien Pal Sletaune renoue avec les ambiances lourdes et contractées pour décrire la dégénérescence mentale d'une mère de famille traumatisée par un drame familial. A la lisière de Répulsions de Polanski, Babycall a tellement convaincu les membres du jury de Gérardmer qu'il repart avec les honneurs du Grand Prix et celui de la critique !

Anna et son jeune fils de 8 ans quittent leur foyer conjugal par la cause de maltraitances infligées par un mari violent. Après avoir emménagé dans un appartement, la mère décide d'acheter un babyphone afin de surveiller le sommeil perturbé de son fils. Une nuit, elle entend à travers l'appareil des cris suppliciés d'une personne molestée venant d'un appartement voisin.

Drame psychologique, suspense lattent, thriller parano et fantastique diaphane se télescopent afin de mieux jongler avec une intrigue à tiroirs davantage en chute libre. Dans une ambiance anxiogène palpable renforcée par l'aigreur d'une photographie blafarde, Babycall nous illustre la douloureuse introspection mentale d'une mère de famille délibérée à protéger son fils d'un ex-mari tyrannique. En jouant la carte du suspense et d'un mystère interlope planant sur les frêles épaules de son héroïne principale, Babycall nous confronte à son cas de conscience noyé d'incertitude, faute de son esprit torturé, mais bien consciente qu'elle soit finalement tributaire de ses doutes et angoisses incontrôlées. Réfugiée dans la solitude d'un appartement restreint pour mieux préserver la fragilité de son fils, Anna va peu à peu se confronter à une série d'évènements inexpliqués et perdre pied avec la réalité ! C'est d'abord le babyphone préalablement acheté dans une boutique par un aimable commerçant qui émet en intermittence de violents cris d'enfant et de femme brutalisés. C'est ensuite la visite impromptue dans l'appartement d'un garçonnet étrange et taciturne, camarade influent de son fils. Ou encore le conducteur d'un camion réfugié sous le parking du HLM, transportant dans son coffre un semblant de cadavre empaqueté. Enfin, un assistant social un peu trop envahissant estime suspecter la jeune mère de manquer à sa responsabilité parentale pour interdire son bambin de rejoindre les classes de cours. Avec l'aide de son nouvel ami, l'employé commercial préalablement rencontré grâce à l'achat du babyphone, Anna envisage en désespoir de cause de le courtiser afin d'éviter que l'auxiliaire social ne lui retire la garde de son fils.

Malaise sous-jacent, lourd et diffus, ambiance schizophrène et florilège d'éléments contradictoires sont habilement distillés pour nous entraîner vers un drame funèbre profondément intime.
Reposant sur les épaules chétives de Noomi Rapace, l'actrice déploie tout son potentiel dramatique à illustrer le profil versatile d'une mère désemparée, obstinée à sauvegarder l'existence de son enfant, auparavant victime d'un traumatisme inaltérable. Son comportement terriblement introverti et refoulé, son regard craintif empli d'angoisse et sa perplexité à ne plus savoir dissocier la part de réalité et de fantasme nous désarme impitoyablement de sa solitude meurtrie.

Baignant dans un perpétuel climat angoissant émanant de l'esprit tourmenté d'une jeune femme démunie de détresse maternelle, Babycall est un drame susceptible, transcendé par le talent épuré de Noomi Rapace. Retranscrit avec intelligence et sensibilité dans une réalisation entièrement allouée à la caractérisation de ses personnages névrosés, cette oeuvre réfrigérante décuple son pouvoir émotionnel par la rédemption d'un épilogue aussi inopiné que rebutant.
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Messagepar Lan » 09 Mai 2012, 20:06

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Ecrit par Pål Sletaune
Avec Noomi Rapace, Kristoffer Joner, Vetle Qvenild Werring

Année : 2011
Pays : Norway | Germany | Sweden
Durée : 96 min

L'HISTOIRE
Anna fuit son ex-mari violent, avec son fils de 8 ans, Anders. Ils emménagent à une adresse tenue secrète. Terrifiée à l'idée que son ex-mari ne les retrouve, Anna achète un babyphone pour être sûre qu'Anders soit en sécurité pendant son sommeil. Mais d'étranges bruits, provenant d'un autre appartement viennent parasiter le babyphone. Anna croit entendre les cris d'un enfant...

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.: LA CRITIQUE
Quatrième long-métrage d'un réalisateur norvégien beaucoup plus populaire dans son pays d'origine que partout ailleurs (bien qu'ayant été récompensé à plusieurs reprises, notamment à Cannes pour son "JUNK MAIL"), "BABYCALL" met en scène Noomi Rapace, désormais bien connue du public international grâce à la première adaptation cinéma de "MILLENIUM", le succès littéraire du défunt Stieg Larsson, et bientôt à l'affiche du très attendu "PROMETHEUS" de Ridley Scott.

Dans le film de Pål Sletaune, l'actrice suédoise interprète une mère terrorisée qui tente de protéger son fils d'un mari violent. Ayant pris toutes les dispositions nécessaires - sous la houlette des services sociaux - pour fuir ce dernier, Anna tente de démarrer une nouvelle vie avec le petit Anders, sans pour autant parvenir à contenir ses sentiments de paranoïa qui leur gâchent à tous deux l'existence...
A l'image de son rôle dans "MILLENIUM", Noomi Rapace campe de manière convaincante un personnage pour le moins torturé. Ses réactions excessives sont autant d'indices à propos du passif familial qui hante la mère et son enfant, orientant ainsi le film vers le registre du thriller.

Mais bien vite, "BABYCALL" emprunte une direction davantage psychologique, alors que l'accent est mis sur l'équilibre mental de la principale intéressée, qui semble sombrer doucement dans la folie.
Des doutes commencent à apparaître quant à la véracité de ses dires. Anna est-elle victime d'hallucinations ? Ce qu'elle vit est-il le fruit de son imagination ou s'agit-il de phénomènes surnaturels ?
A force de brouiller les pistes, le film finit par se perdre en cours de route. Bien qu'une atmosphère anxiogène s'y soit insidieusement installée, le dernier quart d'heure expédie les révélations en une imbrication d'intrigues qui laisse quelque peu perplexe. Si dans un premier temps on est un peu déçu par la flagrante simplicité d'un scénario à la lisière du fantastique, une ultime séquence laisse en suspens d'autres questions bien plus intéressantes, notamment sur la relation entre le passé de Helge (le nouvel ami d'Anna, lui aussi victime de maltraitance dans son enfance et étouffé par une mère surprotectrice), l'histoire d'Anders et celle du mystérieux garçon, que l'on découvre à partir des sons inquiétants émis par le babyphone. Il y avait manifestement un fort potentiel qui aurait mérité d'être exploité autrement.

Bien qu'il ait remporté le grand prix du dernier Festival Fantastique de Gérardmer "BABYCALL" laisse hélas une sensation de confusion, un goût d'inachevé... Reste l'exotisme scandinave et l'interprétation de Noomi Rapace...

Note de Lan : 5.5 sur 10

Critique du film "BABYCALL"
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