Assaut de John Carpenter, 1976

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Assaut de John Carpenter, 1976

Messagepar BRUNO MATEI » 22 Novembre 2014, 07:27

Titre d'Origine: Assault on precinct 13
Réalisateur: John Carpenter
Année: 1976
Origine: U.S.A.
Durée: 1h31
Distribution: Austin Stoker, Darwin Joston, Martin West, Laurie Zimmer, Nancy Kyes, Tony Burton, Charles Cyphers.

Sortie salles France: 5 Juillet 1978. U.S: 5 Novembre 1976

FILMOGRAPHIE: John Howard Carpenter est un réalisateur, acteur, scénariste, monteur, compositeur et producteur de film américain né le 16 janvier 1948 à Carthage (État de New York, États-Unis). 1974 : Dark Star 1976 : Assaut 1978 : Halloween, la nuit des masques. 1979: Le Roman d'Elvis. 1980 : Fog 1981 : New York 1997 1982 : The Thing 1983 : Christine 1984 : Starman 1986 : Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin 1987 : Prince des ténèbres 1988 : Invasion Los Angeles 1992 : Les Aventures d'un homme invisible 1995 : L'Antre de la folie 1995 : Le Village des damnés 1996 : Los Angeles 2013 1998 : Vampires 2001 : Ghosts of Mars 2010 : The Ward.

Après un premier essai de science-fiction fauché (Dark Star), John Carpenter nous établi un coup de maître avec Assaut, variation moderne du western Rio Bravo d'Howard Hawks auquel il voue une admiration sans borne. Mal accueilli par la critique et le public dans son pays d'origine, le film accède pourtant à la notoriété en Europe pour se tailler rapidement une réputation de film culte. Inspiré également de la Nuit des Morts-vivants, John Carpenter réalise avec son petit budget une véritable prouesse technique dans sa maîtrise de narrer singulièrement l'état de siège d'un petit commissariat pris à parti avec une horde de meurtriers impassibles. La raison de leur blocus émane du témoignage d'un homme réfugié dans le central 13 depuis qu'il eut été témoin de l'assassinat de sa fille (une scène-choc d'un réalisme dérangeant !) et après s'être vengé de son tortionnaire, un des leaders du gang. Sévèrement choqué et en état de marasme, il ne peut exprimer aux autorités sa situation de détresse auquel une fillette et un vendeur de glace venaient d'être lâchement exécutés ! Au même moment, un groupe d'individus de diverses ethnies s'organise autour du bâtiment afin de pouvoir l'appréhender ! Avec l'aide de deux dangereux criminels en attente de transfert, le shérif Ethan Bishop, la secrétaire Leigh et la standardiste Julie vont tenter de le protéger et de se défendre contre les tirs des assaillants.

Modèle d'efficacité aussi intense que spectaculaire, Assaut s'octroie au mode du huis-clos afin de mesurer le courage de divers protagonistes que tout oppose (trois policiers vont négocier leur survie avec le soutien de deux criminels et finalement s'accepter malgré leur divergence morale) contre la menace brutale de gangsters méthodiques. Caractérisés comme des fantômes aussi mutiques qu'étrangement véloces, John Carpenter emprunte au fantastique quasi surnaturel dans leur posture belliqueuse parfaitement planifiée et nous confronte au western moderne dans son action échevelée, dans l'héroïsme viril de ses personnages et dans l'aspect rétro d'un commissariat aménagé de vieilles cellules. Scandé par le score électrique de John Carpenter, l'ambiance crépusculaire qui émane autour du blocus laisse distiller une impression horrifique sous-jacente lorsque l'établissement se retrouve encerclé par des criminels suicidaires voués au martyr ! Notamment la manière silencieuse dont ils s'y prennent pour cibler leurs otages à l'aide de balles tirées au silencieux ! Une séquence d'anthologie aussi jouissive qu'étrangement inquiétante dans son silence imposé ! Outre l'impact spectaculaire et fun de ces foudroyants éclairs de violence, Assaut est également transcendé par son sens du suspense infaillible et la prestance charismatique de comédiens totalement investis dans leur fonction de survie, jusqu'aux moindres seconds rôles. Des personnages burnés redoublant de risques et bravoures afin d'éviter les balles, puis tenter en désespoir de cause de sortir de leur établissement en fouinant une issue de secours. Si tous les acteurs impeccablement dessinés s'avèrent formidablement attachants, on peut mettre en exergue la présence féminine de la troublante Laurie Zimmer endossant avec un flegme imperturbable une secrétaire audacieuse dans ses prises de risque inconsidérées. Son regard doux et magnétique et son comportement loyal envers l'un des prisonniers nous transcendent un des plus beaux portraits de femme d'action au point de voler la vedette à tous ces partenaires burinés !

Sous couvert social d'une montée en puissance de la violence et de la délinquance au sein d'une Amérique gangrenée par la prolifération des armes, Assaut transfigure l'archétype du divertissement violent dans ce western urbain incroyablement photogénique. Sa mise en scène carrée, l'impact envoûtant de sa partition au synthé, la frénésie de son action, l'ambiance étrangement funèbre qui en émane et la dimension héroïque de ces héros en cohésion nous cristallisent un chef-d'oeuvre mythologique !
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BRUNO MATEI
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