Amityville 2, le Possédé de Damiano Damiani, 1982

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Amityville 2, le Possédé de Damiano Damiani, 1982

Messagepar BRUNO MATEI » 23 Juillet 2014, 07:17

Titre d'origine: Amityville 2, The Possession
Réalisateur: Damiano Damiani
Année: 1982
Origine: U.S.A.
Durée: 1h44
Distribution: James Olson, Burt Young, Rytanya Alda, Jack Magner, Andrew Prine, Diane Franklin, Moses Gunn, Ted Ross, Erika Katz, Brent Katz, Leonardo Cimino.

Sortie en salles en France le 5 Janvier 1983. U.S: 24 Septembre 1982

FILMOGRAPHIE: Damiano Damiani (23 Juillet 1922 à Pasiano di Pordenone) est un écrivain, scénariste, acteur et réalisateur de cinéma italien.
1960: Jeux Précoces, 1961: Il Sicario, 1962: L'Isola Di Arturo, 1963: La Repatriée, l'Ennui et sa Diversion, 1966: La Strega in Amore, El Chuncho, 1968: Una ragazza piuttosto complicata, La Mafia fait la loi, 1970: Seule contre la Mafia, 1971: Confession d'un commissaire de police au procureur de la République, Nous Sommes tous en Liberté Provisoire, 1972: Girolimoni, il mostro di Roma, 1974: Il sorriso del grande tentatore, 1975: Un Génie, deux Associés, une Cloche, 1976: Perché si uccide un magistrato, 1977: Un Juge en Danger, 1980: Goodbye e amen, Un uomo in Ginocchio, 1981: L'avvertimento, 1982: Amityville 2, le possédé, 1985: Pizza Connection, 1986: La Gran Incognita, l'Inchiesta, 1989: Gioco al Massacro, 1990: Il sole Buio, 1992: l'Angelo con la Pistola, 2000: Alex l'ariete, 2002: Assassini dei giorni di Festa.

Trois ans après l'énorme succès d'Amityville, honorable film d'épouvante gentiment anxiogène, le producteur Dino De Laurentiis propose de transposer un préquelle au réalisateur italien Damiano Damiani. Oscillant entre le classique film de demeure hantée et la possession sataniste en vogue, Amityville 2 rentabilise également son budget initial pour gagner au fil des décennies une reconnaissance considérable au point que les fans du genre le considèrent aujourd'hui comme le meilleur volet de la saga. La famille Montelli vient d'emménager dans leur nouvelle demeure d'Amityville sur Long Island. Dès leur arrivée, d'étranges évènements se manifestent alors que le fils aîné éprouve une étrange attirance au climat éthéré de la maison. Peu à peu, une force diabolique s'empare de lui pour le posséder et l'influencer à assassiner toute sa famille.

Avec le scénario hardi de Tommy Lee Wallace reprenant comme modèle le fait-divers morbide du massacre de la famille DeFeo, la fascination vénéneuse qu'exerce cette suite est entièrement allouée au portrait instable d'une famille dysfonctionnelle. Le père mécréant est un sexagénaire irascible particulièrement violent, la mère empathique est une catholique pratiquante obligée de subir ses chantages sexuels et ses brutalités physiques, quand bien même leurs enfants doivent tolérer leurs récurrentes chamailleries autour du repas familial. Passé le premier quart d'heure conventionnel déployant furtivement une succession de phénomènes paranormaux à tendance spectaculaire, l'ambiance hostile va peu à peu se distiller dans un climat oppressant davantage palpable. C'est du côté de la personnalité pervertie de l'aîné des fils des Montelli que la trame va se concentrer. A cet égard, personne ne peut oublier la fameuse séquence incestueuse qui voit Johnny séduire avec malice sa soeur compatissante pour être ensuite rongée par le remord. Un moment glauque et dérangeant jouant habilement sur le suggéré, le cinéaste employant le sous-entendu d'un échange de regards complices bâtis sur une trouble séduction. Au préalable de cet intimité incongrue, un autre moment fort est à souligner lorsque Johnny est subitement en proie à la possession démoniaque de l'entité s'emparant brutalement de son corps. A l'aide d'une caméra subjective multipliant les angles de vue en lévitation ou en rotation, la victime est pourchassée à travers la maison jusqu'à se retrouver isolé à l'intérieur de sa chambre, étalé torse nu sur son lit, suppliant la force de ne pas le violer !

Durant la majorité du récit, c'est donc la lente possession démoniaque de Johnny que le réalisateur nous ausculte par le biais d'un climat malsain des plus insidieux. Avouons sans peine que Damiano Damiani réussit là à surpasser son modèle dans une mise en image beaucoup plus réaliste et terrifiante. Même la prestance des comédiens s'avère plus intense car réussissant à exprimer sentiments de névrose, de contrariété, de honte et de perversité au sein d'une cellule familiale en déliquescence. En particulier la jeune soeur démunie endossée par Diane Franklin, car rongée d'amertume dans sa culpabilité d'être devenue objet sexuel l'instant d'un soir . Quand à Jack Magner, il y incarne mesquinement un rejeton diabolique compromis par le Mal avec ce que cela sous entend de vice immoral afin d'avilir sa soeur. Si la dernière partie s'avère moins subtile dans son air de déjà vu, elle réussit tout de même à garder un intérêt constant dans la quête rédemptrice d'un prêtre, résigné à libérer du mal une innocente victime. L'ultime séance d'exorcisme pratiquée à renfort d'effets chocs horrifiques réussit malgré tout à impressionner dans des FX artisanaux assez saisissants.

Rehaussé du score lancinant de Lalo Schiffrin, Amityville 2, le possédé fait parti de ses rares réussites réussissant à surpasser leur modèle dans un esprit subversif où l'aura malsaine s'avère particulièrement perméable. Il en émane un préquelle très efficace dans son alliage de déviance perverse et de violence glaçante (le massacre de la famille est restitué avec réelle cruauté !). L'interprétation magnétique de l'inquiétant Jack Magner doit également beaucoup au malaise éprouvé par ses exactions putassières et criminelles.

Note: Le film ne fut pas tourné dans la maison d'origine où les faits s'étaient déroulés mais dans une autre demeure dont les intérieurs ont été érigés en fac-similé.
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BRUNO MATEI
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