Page 1 sur 3

MessagePosté: 27 Février 2005, 22:38
par Epikt
Pour compléter ma critique des deux Tetsuo (hop hop ! c’est ici !), je vous ai concocté un petit tread consacré à ce réalisateur génial.
« Culte » est un mot galvaudé, mais je pense que pour une fois on peut l’utiliser légitimement afin de qualifier ce cinéaste hors normes et ces films démentiels. Le cyberpunk furieux des débuts a certes évolué depuis, mais pris dans leur ensemble, ses films forment une continuité dans les thèmes abordés et petit à petit son oeuvre extrêmement cohérente se présente comme une vision du monde : brutale, sans concessions, misanthrope et nihiliste, alliant sadomasochisme et fantasme nietzschéen. Bien qu’il soit extrêmement difficile d’écrire sur ses films qui sont plus des expériences sensorielles que des oeuvres intelligibles, je tente ici un petit guide qui, sans manger de pain, pourra guider les plus curieux d’entre vous.

Bienvenue dans le monde de Shinya Tsukamoto. (tatatin !)


>>> The phantom of regular size (Futsu saizu no kaijin – 1986)
(court métrage n&b de 18 min)

Malheureusement pas vu.
Et pas près de le voir car si mes souvenirs sont bons, il n’avait pas les droits pour la musique. Le film n’est donc pas exploitable.

Où le trouver ? Dans la collec perso du réalisateur.



>>> L’aventure de Denshu Kozo (Denchu Kozo no boken – 1987)
(moyen métrage n&b de 47 min)

Ce film est en quelque sorte le brouillon de Tetsuo, on y retrouve (parfois de façon maladroite) tout ce qui constituera le film culte à venir : zéro moyens et effets spéciaux bricolés, montage à la serpe et réalisation psychédélique.
L’histoire est d’une réelle étrangeté : un gosse à qui il pousse un poteau électrique dans le dos est envoyé dans le temps pour combattre des vampires mégalomanes qui on obscurcit le ciel avec une bombe de leur invention. Je vous laisse imaginer.
Ce film est sympatoche, même si honnêtement il est loin d’être parfait ni même est très passionnant. Mais quand on est fan, on compte pas.

Où le trouver ? Dans le coffret Gemini/Hiruko.



>>> Tetsuo : the iron man (1988)
(moyen métrage n&b de 64 min)

Avec ce film, Tsukamoto entre pour de bon dans la cour des grands. Lisez ma critique pour plus de détails, ce film est simplement un des meilleurs films de SF.

user posted image



>>> Hiruko The Goblin (Yokai Hanta – Hiruko – 1990)
(long métrage couleurs de 89 min)

Le premier véritable long métrage de Tsukamoto est en fait un film de commande pour la Shochiku et sûrement le moins personnel de son réalisateur.
En effet, on n’y retrouve que trop rarement le génie tsukamotesque et la maestria dans la mise en scène que l’on peu trouver dans ces autres films. Au final, une petite bisserie sans prétention qui se laisse regarder, mais rien d’extraordinaire.

user posted image user posted image



>>> Tetsuo II : Body hammer (1992)
(long métrage couleurs de 85 min)

Remake/développement du premier Tetsuo, moins réussi mais fournissant une extraordinaire grille de lecture au premier film, ainsi qu’à ceux qui vont suivre.
Voir la critique pour plus de détails.

user posted image



>>> Tokyo fist (Tokyo ken – 1995)
(long métrage couleurs de 87 min)

Boxe, piercing et sadomasochisme.
LE chef d’oeuvre de Tsukamoto, un coup de poing dans la gueule comme on n’en fait plus.
J’arrive pas à en parler tellement c’est bon.

user posted image user posted image



>>> Bullet ballet (1998)
(long métrage n&b de 90 min)

Dans ce film, Tsukamoto développe le thème de la fascination exercée par les armes à feu (déjà esquissé dans Body hammer) à travers le portrait d’un salary man déstabilisé par le suicide de sa petite amie. Moins expérimental et plus posé dans sa réalisation, Bullet ballet est aussi son film le plus ancré dans la réalité tokyoïte.

user posted image user posted image



>>> Gemini (Soseiji – 1999)
(long métrage couleurs de 85 min)

Deuxième film de commande de Tsukamoto, adapté d’un roman d’Edogawa Rampo, Gemini est – contrairement à Hiruko – parfaitement tsukamotesque tout en marquant une étape dans l’oeuvre de son réalisateur, celle de la maturité. S’il quitte le Tokyo bleuté de Tokyo fist pour le Japon traditionnel des années 20, il n’en continue pas moins d’explorer ses préoccupations personnelles (malédiction familiale, opposition civilisation/décadence,...). Commencez par celui là si les autres vous font peur par leur extrémisme.

Un petit lien

user posted image user posted image



>>> A snake of june (Rokugatsu No Hebi – 2002)
(long métrage n&b de 80 min)

Encore inédit en France.
Tsukamoto laisse la violence de coté pour s’intéresser au sexe. Le film, dans la veine de Bullet ballet, est malheureusement trop inégal, alternant passages plutôt ennuyeux avec des fulgurances de génie à l’état brut.

En passant, un lien potopromo.

Où le trouver ? DVD zone 2 (NTSC) chez Happinet Pictures

user posted image user posted image



En attendant son prochain film, Vital.
Malheureusement, il semble que Tsukamoto peine à se renouveler (c’est dur à admettre pour un fan hardcore comme moi) : la critique de Sancho.


Sauf indiction particulière, ces films sont dispos en DVD zone 2 PAL chez Studio Canal dans une excellente édition.



Pour résumer, lesquels voir ?
Dur dur. Ces films forment un tout tellement cohérent qu’il est à mon sens indispensable de tous les voir (excepté Hiruko qui est à part et de peu d’intérêt) afin de les apprécier dans leur conteste artistique.
Mais pour vous faire plaisir (et parce que j'ai bien conscience que tout le monde n'est pas fanatique), je vous fais un classement préférentiel :

- Tokyo fist
- Tetsuo I : the iron man
- Gemini
- Tetsuo II : body hammer
- Bullet ballet
- A snake of june
- Denshu kozo
- Hiruko the goblin



En plus d’être réalisateur, Shinya Tsukamoto est aussi un excellent acteur (en plus d’être producteur, monteur, scénariste, caméraman,... de ces films). Outre ces propres films (execpté Gemini et Hiruko), il a notamment joué dans des films de Takashi Miike (DOA II, Ichi the killer) ainsi que pour d’autres réalisateurs.



Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille ce superbe site qui, en plus d’avoir de la gueule, est très intéressant, même si certaines interprétations peuvent être sujettes à caution (en anglais).

MessagePosté: 27 Février 2005, 23:00
par Lan
Pour ma part, je n'ai vu que Gemini que j'avais relativement bien aimé, et Testuo body hammer qui ne m'avait pas laissé un super souvenir...

MessagePosté: 27 Février 2005, 23:09
par moviemaniac
moi c'est Tetsuo 1 : Iron Man que j'ai vu, et j'ai adoré, le n/b rajoutant un coté cru esthétique excellent. C'est déjanté à souhait.

MessagePosté: 28 Février 2005, 08:53
par Oh My Gore
en tout cas, belle retrospective Epikt !!!

MessagePosté: 28 Février 2005, 10:34
par darquos
CITATION (ohmygore @ lundi 28 février 2005, 09:53)
en tout cas, belle retrospective Epikt !!!

Ouai ! C'est le genre de truc qui mériterai presque de ce trouver quelque part sur le site :D

MessagePosté: 06 Février 2006, 23:04
par Epikt
Petit up pour le trailer de Haze.


Edit : tant qu'à faire, je pose l'affiche aussi ^^

user posted image

MessagePosté: 08 Février 2006, 19:46
par Sir Gore
Haze en force !!!!!! Tsukamoto n'est pas mort !!!!!! B)

MessagePosté: 31 Mars 2006, 16:51
par Dstef
Exact!

HAZE est excellent... OUF! rien à voir avec son VITAL, ou il était complétement passé à côté de son sujet...

Maitre Tsukamoto compte parmis mes réal. préférés...

MessagePosté: 31 Mars 2006, 19:42
par Epikt
Dstef tu sors ! Vital est très bien. :P
En fait je trouve dommage que Tsukamoto se soit de la sorte fait enfermé dans son carcan "réalisateur trash de film SM et cyberpunk". J'aime Tsukamoto, j'adore Tsukamoto et ce que je crains le plus c'est qu'il se trouve un jour obligé de faire "du Tsukamoto" comme Tim Burton peut faire "du Burton".

Pour en revenir à Vital, c'est vrai qu'il en a rebuté plus d'un.
N'empèche il est pour ma part dans mon top4 tsukamotesque.



PS : Haze sort en DVD sous-titré le 22 mai. Alléluia !

PPS : Dstef, tu restes !
J'en ai pas vu des masses de gens qui dès leur second post parlent de Tsukamoto. :P

MessagePosté: 31 Mars 2006, 20:11
par darquos
BOn. Que ce soit clair. J'en ai franchement marre d'être un inculte face à tous ces réalisateur que vous énumérer. Est-ce que quelqu'un ici pourrai me faire une liste de DVD indispensable du cnéma Thrash asiatique comprenant au minimum des STFR ???? Merci :angry: :D