Page 1 sur 1

House of 1000 Corpses de Rob Zombie, 2003

MessagePosté: 21 Octobre 2014, 07:07
par BRUNO MATEI
Titre français: La Maison des 1000 Morts
Réalisateur: Rob Zombie
Année: 2003
Origine: U.S.A.
Durée: 1h29
Distribution: Sid Haig, Bill Moseley, Sheri Moon, Karen Black, Chris Hardwick, Erin Daniels.

Récompense: Prix des Meilleurs Effets-Spéciaux, Fantasporto 2004

Sorties en France en Dvd le 12 Juillet 2006. U.S: 11 Avril 2003

FILMOGRAPHIE: Rob Zombie est un chanteur, musicien et réalisateur américain, né le 12 Janvier 1965 à Haverhill, dans le Massachusetts.
2003: House of 1000 Corpses. 2005: The Devil's Rejects. 2007: Werewolf Women of the S.S. (trailer). 2007: Halloween. 2009: Halloween 2. 2012: The Lords of Salem.

Premier coup de génie du chanteur Rob Zombie derrière la caméra, House of 1000 Corpses se veut un hommage semi-parodique aux oeuvres horrifiques des années 70, particulièrement à l'illustre Massacre à la Tronçonneuse dont il reprend ici la caricature d'une famille dysfonctionnelle éprise de folie meurtrière et de cannibalisme. A travers son intrigue sommaire 1000 fois traitées (après s'être égarés dans une boutique des horreurs, deux jeunes couples se retrouvent piégés dans la demeure d'une famille de psychopathes le soir d'Halloween), Rob Zombie prend donc parti de rendre "hommage" au genre avec beaucoup de dérision afin d'en justifier les conventions.

En sale gosse assumé d'autant plus indépendant, il privilégie surtout l'icone d'antagonistes extravagants évoluant dans un environnement aussi fantasque que morbide. Chaque personnage ayant une attitude bien définie dans leur show improvisé alors que d'autres impressionnent par leur attrait physique plutôt inquiétant (Spaulding et ses airs sournois d'aimable clown, Tiny Firefly, le valet de grande taille à la posture dégingandée, ou le leader Otis Driftwood, maître de cérémonie du satanisme et des messes noires). Quand à la compagne du cinéaste, Sheri Moon se taille la dégaine d'une effrontée aguicheuse avec une sensualité perverse ! Redoublant de sadisme, de cruauté et de gouaillerie envers nos otages, leur unique morale n'est donc que glorification au Mal symbolisée ici par la cérémonie du Dr Satan. Conçu comme un véritable train fantôme, House of 1000 Corpses s'édifie en carnaval horrifique parmi leurs exactions crapuleuses et parmi une scénographie funèbre chargée de couleurs flamboyantes. Que ce soit dans leur demeure familiale régie en véritable musée des horreurs, dans le refuge d'un cimetière aux teintes crépusculaires ou dans les recoins d'un souterrain ornée d'ossements humains et de créatures malfaisantes. Jamais avare d'idées délirantes, Rob Zombie exploite également ces situations éculées avec un ton sardonique chargé de références (les victimes déguisées en peluche de lapin, le braquage de l'épicerie façon "Tarantino", la séquence du dîner auquel les hôtes doivent s'affubler d'un masque grotesque pour aborder le dessert, ou celle de l'échappée vers le portail que des épouvantails vont contrecarrer au dernier moment !).

La Petite Boutique des Horreurs
Bête et méchant, fantaisiste et cruel, malsain et sanguinolent, House of 1000 corpses se porte en étendard parodique de l'horreur craspec parmi les références des Seventies. Totalement décomplexé dans sa liberté de ton vulgaire et grossier, cette immense farce macabre s'édifie en pochette surprise, sorte de Creepshow cartoonesque où Tex Avery aurait investi la peau d'un serial-killer ! Jouissif en diable, surprenant et débordant d'enthousiasme dans les péripéties morbides, House of 1000 Corpses est également une déclaration d'amour au genre horrifique le plus affranchi (ici, seuls les méchants occupent la première place et sortent vainqueurs de leurs exploits meurtriers !). Un petit chef-d'oeuvre d'humour noir rehaussé d'une BO d'enfer !