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MessagePosté: 03 Janvier 2008, 13:52
par Killjoy
yep ! B)
la scène sous-marine avec le requin restera dans les annales également ... :woot:

MessagePosté: 23 Décembre 2010, 13:10
par jaimelaviande
Clair que c'est un trés bon Fulci malgré ses longeurs, mais l'ambiance Bahamas m'a toujours rebuté... et ces acteurs ma parole... y'en a pas un pour racheter l'autre!! Rien à redire à la musique par contre. Je préfère nettement la maison prés du cimetière.

MessagePosté: 31 Décembre 2010, 18:37
par san
Encore, biensùr un grand film! ! ! !La scéne d'ouverture pour exemple...magnifique!!!! !!! ;)


et la musik est bonn! ! ! ! ! ! !!!!!! !!!!trés bonn même! ! ! !! !!!

MessagePosté: 08 Novembre 2011, 16:52
par BRUNO MATEI
Un an après le succès planétaire de Zombie de Romero, Lucio Fulci est assigné pour concourir les américains en proposant une autre version du mythe teinté ici d'exotisme. C'est le producteur Fabrizio De Angelis qui le contacte sous les recommandations de Enzo G. Castellari, pressenti à l'origine pour mettre en scène ce filon lucratif. D'après un scénario de Dardano Saccheti, l'intrigue va être légèrement rafistolée afin de suggérer un lien commercial avec le chef-d'oeuvre de Romero. En dépit d'une sortie en salles expurgée de ses effets chocs les plus sanglants, le film rencontre un énorme succès à travers le monde, tandis que la notoriété de Fulci va venir s'imposer en France. En Italie, l'Enfer des zombies sortira sous le titre ironique de Zombie 2 alors qu'il s'agit en faite d'une fausse préquelle de l'original.

Un bateau sans passager échoue sur le port de New-York. Deux inspecteurs de police sont convoqués pour inspecter les lieux. A l'intérieur du yacht, l'un d'eux se fait sauvagement agripper par un colosse difforme au visage monstrueux s'empressant de lui arracher la jugulaire. Au même moment, après avoir été interrogé par la police, la fille du propriétaire du bateau décide de partir à la recherche de son père pour tenter de retrouver ses traces sur l'île de Matoul.

Premier volet d'une quadrilogie putride accès sur la mythologie du Mort-vivant, l'Enfer des Zombies attise immédiatement l'anxiété et l'angoisse sous-jacente dans un prologue surprenant resté dans les mémoires. Deux flics à l'intérieur d'un yacht vont découvrir avec horreur l'apparition insensée d'un zombie rondouillard plutôt robuste, dévoreur de chair humaine. Exacerbé d'un effet-choc sanguinolent illustrant avec soin artisanal un arrachage de gorge concocté par Gianetto De Rossi, Lucio Fulci soigne autant la physionomie de son monstre moribond dans un amas terreux de chair décomposée. La touche fulcienne scandée parmi ses fidèles collaborateurs (Frizzi, De Rossi, Saccheti) est instaurée avec une personnalité typiquement latine !
A travers un scénario simpliste et sans surprise, l'originalité du metteur en scène est d'avoir su réexploiter le thème morbide du cadavre récalcitrant en le faisant revenir à ses origines antiques, le Vaudou. En prime, il place l'intrigue au beau milieu d'un décor idyllique d'une petite île exotique, permettant ainsi de façonner une étrange atmosphère poético-macabre afin de contraster la beauté d'une nature solaire souillée par l'odeur putride de la mort surnaturelle. A l'exemple de ce crustacé à pinces se faufilant sur la terre poussiéreuse d'un village décampé par ses habitants, alors qu'en arrière fond on peut apercevoir la silhouette d'un cadavre errant s'approchant vers nous.
Avec beaucoup d'efficacité, Lucio Fulci va donc admirablement transcender sa trame futile dans la création d'un environnement fantasmagorique et baroque auquel vont lentement déambuler des zombies apathiques physiquement lépreux.
Dans l'Enfer des Zombies, la peur anxiogène sous-jacente savamment distillée dans une mise en scène adroite s'approprie instinctivement de chaque décor minimaliste investi dans l'île de Matalou (une salle de bain, un cimetière de conquistador, une chapelle abandonnée, une baraque en bois transformée en chambres d'hospice). La touche personnelle du maître du putride est de faire évoluer assidûment dans ses décors photogéniques la posture de zombies lymphatiques avides de sang mais déployant une incroyable sauvagerie primitive lors de leurs estocades assénées aux victimes pétrifiées ! A contrario des films de Romero, les monstres mourants de Fulci se révèlent des êtres fatigués à la carcasse flétrie, suintant la puanteur fétide, les larves vermiformes et l'écume blafarde. Dans le dortoir où sont stockés les malades moribonds recouvert d'un drap blanc maculé de sang et de transpiration, l'approche de la mort semble avariée pour ces contaminés précaires engourdis par une chaleur estivale morose alors que des mouches fébriles virevoltent dans l'air infectée.

En intermittence, il fait intervenir des péripéties odieusement tragiques auquel certains personnages vont être prises à parti avec les attaques cinglantes des morts-vivants dotés d'une brutalité animale.
Parmi ces faits outrageusement démontrastifs, impossible d'oublier la mort de Paola Ménard (endossée par la beauté méditerranéenne d'Olga Karlatos), séquestrée dans sa salle de bain par un zombie voyeuriste pour être ensuite sauvagement agressée avec une écharde malencontreusement pénétrée dans son oeil droit. Un effet-choc anthologique réalisé en plan zoomé et sans effet de coupe, renforçant ainsi son impact émotionnel sidérant de bestialité et de réalisme acéré. On peut aussi citer l'incroyable scène aquatique où Susan, partie plonger dans les profondeurs va être menacée par un requin, alors qu'un zombie spectral surveille également sa proie aux alentours. L'ironie du sort est qu'un combat homérique va être entamé entre ce zombie pugnace et le squale inopinément offensé. Enfin, la séquence cauchemardesque dans le cimetière des conquistadors est également à souligner avec intérêt quand une poignée de déterrés décident de s'exhumer lentement de leur tombe alors que l'un d'eux va s'empresser de déchirer la gorge de Susan, pétrifiée de stupeur face à la vision maladive de son agresseur à la mâchoire carnassière.

Le final explosif laisse place à d'autres évènements plus risqués dans une action précipitée avec cette invasion soudaine de zombies davantage en nombre grandissant alors que le jour a laissé place à l'opacité d'une nuit terriblement hostile.
Il ne faut pas manquer de rappeler que toute cette mise en scène érigée par une équipe talentueuse ne serait pleinement aboutie sans le talent singulier d'un musicien de génie, Mr Fabio frizzi. Un artiste inspiré réussissant une fois de plus à composer un tempo musical funèbre transcendant avec une grave sonorité lugubre l'ambiance macabre si probante au réalisateur.

33 trois après sa sortie, ce chef-d'oeuvre hypnotique typiquement transalpin n'a rien perdu de son pouvoir de fascination morbide et surtout de terreur moite tangible, retranscrite avec un souffle macabre toujours inégalé. On sera par contre indulgent sur une direction d'acteurs hésitante (le point le plus répréhensible de toute la carrière de Fulci) bien que réconfortée par d'aimables trognes charismatiques de seconde zone (Richard Johnson en tête de peloton). Reste en tous cas à savourer l'essentiel, l'alchimie ambitieuse d'un authentique cauchemar irréfutable dans sa capacité chevronnée à provoquer une peur susceptible à travers son climat insulaire licencieux. Juste avant que la dernière image iconique, annonciatrice d'une apocalypse planétaire, nous renvoie inconsciemment à l'ascension des Zombies politicards de Romero.