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Horrible de Joe D'Amato, 1981

MessagePosté: 16 Juillet 2014, 06:44
par BRUNO MATEI
Titre d'origine: Absurd / Rosso Sangue / Anthopophagus 2
Réalisateur: Joe d'Amato / Peter Newton
Année: 1981
Durée: 1h38
Origine: Italie
Distribution: George Eastman, Annie Belle, Charles Borromel, Katya Berger, Kasimir Berger, Hanja Kochansky, Ian Danby, Ted Rusoff, Edmund Purdom, Carolyn De Fonseca, Cindy Leadbetter, Lucia Ramirez, Mark Shannon, Michele Soavi, Martin Sorrentino, Goffredo Unge.

Sortie salles France: 6 Juillet 1983. Italie: Octobre 1981

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Joe d'Amato (né Aristide Massaccesi le 15 décembre 1936 à Rome, mort le 23 janvier 1999) est un réalisateur et scénariste italien.
1977 : Emanuelle in America, 1977 : Viol sous les tropiques, 1979: Buio Omega (Blue Holocaust), 1980: Anthropophagous, La Nuit Erotique des morts-vivants, Porno Holocaust, 1981: Horrible, 1982: 2020, Texas Gladiator, Caligula, la véritable histoire, Ator l'invincible, 1983: Le Gladiateur du futur.

Un an après le succès d'Anthropophagous, Joe D'Amato rempile avec le slasher spaghetti afin de parfaire une déclinaison encore plus gore que son modèle. Recrutant à nouveau l'acteur Georges Eastman, Horrible pourrait presque faire office de suite puisque le tueur ressemble à s'y méprendre au cannibale affamé de chair humaine. A la différence près qu'ici, il est uniquement épris de folie meurtrière pour le plaisir de tuer, quand bien même, on ne sait par quel miracle, il réussit à se régénérer rapidement de ses graves blessures. Paradoxalement, après avoir été pourchassé par un prêtre, c'est également éventré qu'on le retrouve après qu'il eut escaladé la grille d'un portail. Qui plus est, sa nationalité grecque et son exil précipité à l'étranger laisse suggérer qu'il s'agirait de notre anthropophage.

Pourvu d'un pitch aussi ridicule qu'improbable, Joe D'Amato ne s'embarrasse pas de cohérence pour illustrer la dérive meurtrière d'un tueur fou échappé d'un hôpital. Après avoir tué une infirmière, un ouvrier d'entretien et un motocycliste, l'homme part se diriger vers la campagne pour épier en dernier lieu une demeure familiale. C'est dans cette maison reculée qu'il décide de s'y introduire pour s'en prendre à un enfant, une nourrice et une tétraplégique restés seuls à l'intérieur. Titre racoleur on ne peut mieux approprié, Horrible surfe sans complexe sur une horreur pornographique, dans le sens où l'insignifiance du scénario n'est qu'un prétexte pour aligner en intermittence quelques scènes gores aussi gratinées que putassières. A l'instar de cette jeune femme prise à parti dans sa cuisine pour être finalement enfournée par la tête ! Sans doute la séquence la plus intense tant la victime tuméfiée invoque le supplice d'une asphyxie interminable face à la combustion ! D'autres meurtres réjouissent également par leur aspect cradingue (zoom à l'appui !), tel le crane d'un malheureux fendu à la scie circulaire ou le tympan d'une femme transpercée à la perceuse. Comme dans Anthropophagous, les comédiens inexpressifs s'avèrent aussi apathiques dans leur comportement hagard, mais la palme du plus mauvais tâcheron en revient inévitablement au mioche de 6 ans surjouant l'exubérance dans ses crises capricieuses et de terreur anxiogène. Beaucoup plus présent à l'écran, Georges Eastman cabotine ici en diable dans sa qualité de tueur sanguinaire insufflant avec sérieux un regard ahuri dans ses éclairs de violence ! Quand à l'ambiance putrescente qui faisait le sel d'Anthropophagous, elle est ici esquivée au profit d'une angoisse sous-jacente laissant transparaître en dernier acte une terreur haletante (le jeu de cache-cache entamé entre le tueur, l'enfant, la nourrice et la tétraplégique multiplie péripéties de survie et confrontations sanglantes !).

Mieux rythmé qu'Anthropohagous mais encore plus absurde dans sa narration (comme son titre US le suggérait !) et moins atmosphérique, Horrible privilégie l'horreur sanglante et l'action haletante culminant son apothéose en interne du huis-clos. En dépit de tous ces défauts inhérents à l'entreprise Z, il s'avère plutôt ludique et jouissif, d'autant plus qu'une fois encore le charme de son score métronomique et la simplicité des effets gores font toujours mouche dans leur impact spectaculaire et racoleur.