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Holocauste Nazi de Luigi Batzella, 1977

MessagePosté: 05 Juin 2013, 06:32
par BRUNO MATEI
Titre d'Origine: La Bestia in Calore / Armes secrètes du 3è Reich
Réalisateur: Luigi Batzella (Ivan Katansky)
Année: 1977
Origine: Italie
Durée: 1h31
Distribution: Macha Magall, Salvatore Baccaro, Brad Harris, Xiro Papas, Gino Turini, Edilio Kim

Sortie salles Italie: 19 Juillet 1977

FILMOGRAPHIE: Luigi Batzella est un réalisateur italien né le 27 Mai 1924 à San Sperate, en Sardaigne, décédé le 18 Novembre 2008.
1966: Tre franchi di pietà. 1969: Les Mille et une nuits d'Istamboul. 1970: Quand explose la dernière grenade. 1971: Pour Django les salauds ont un prix. 1971: Les Ames damnées de Rio Chico. 1972: Le poulain était fils Dieu. 1972: Confessioni segrete di un convento di clausura. 1973: Les Vierges de la pleine lune. 1974: Les Nuits perverses de Nuda. 1974: Lo Strano ricatto di una ragazza par bene. 1977: Les Tigres du Désert. 1977: Holocauste Nazi. 1978: Symphonie de l'amour. 1979: La Guerre du Pétrole. 1980: l'Implacable Défi (non crédité).

Deux ans après les premiers exploits putassiers d'Ilsa, la louve des SS, l'Italie exploite à son tour le filon du Nazisploitation dans le célèbre Holocauste Nazi, réalisé par le tâcheron Luigi Batzella.
Banni des écrans anglais et rapidement scellé dans la rubrique des Video Nasties (recensement établi à partir de 1984 pour les films VHS jugés trop gore et/ou violents !), ce nanar transalpin fait même office d'un véritable culte dans son pays d'origine. A l'instar du tout aussi incongru Anthropohagous de Joe d'Amato, Holocaust Nazi doit surtout sa réputation d'oeuvre scabreuse par l'entremise de deux séquences crapuleuses. La première scène nous illustre la mort par balles d'un bébé après avoir été projeté en l'air par un officier SS. La seconde, la plus innommable et explicite, nous expose vulgairement les pulsions sexuelles d'un homme-singe encagé parmi la présence d'une captive nue ! De manière erratique, le dément va se précipiter sur son otage pour lui arracher à la main ses poils pubiens tout en les mastiquant goulûment dans la bouche ! Cette scène d'anthologie proprement scandaleuse se vautre sans vergogne dans la putasserie avec l'insistance de gros zooms sanguinolents pointés sur le pubis et la mâchoire baveuse du dément ! Fort heureusement, le caractère grotesque de la situation et surtout les grimaceries outrancières gesticulés par cet acteur de néandertal permettent avec le recul de faire passer la pilule, même si ce moment trash reste à jamais gravé dans les déviances du cinéma hardcore.
D'autres séquences gores (arrachages d'ongles en gros plan, décharge électrique sur un organe génital féminin, rats dévorant l'estomac d'une détenue), viennent en alternance renforcer son caractère sanglant, ainsi que son désir de surenchérir son modèle ricain précité. Mais l'aspect amateuriste de la réalisation et des comédiens, puis la pauvreté des trucages élémentaires n'apportent pas l'intensité souhaitée !

On regarde donc ce succédané avec l'esprit curieux d'un masochiste pervers et le plaisir coupable d'une zèderie impayable, d'autant plus que cette déclinaison emprunte notamment des stock shots et autres séquences de guerre préalablement illustrées dans Quand explose la dernière grenade du même réal ! Le scénario idiot n'est donc qu'un prétexte pour mettre en exergue des confrontations belliqueuses entre partisans italiens et officiers SS (on s'étonne par ailleurs du caractère distrayant des séquences d'action nerveusement emballées !), alors qu'une experte en médecine, Ellen Krash, s'est entreprise d'expérimenter un serum sur un mâle lubrique destiné à violer les femmes des militants !
Si toute l'entreprise du film est indéniablement compromise par la maigreur de son budget, sa maladresse technique et la défaillance de ses comédiens, Holocaust Nazi réussit miraculeusement à divertir son public par sa formule triviale. Notamment le dépaysement alloué aux paysages bucoliques de l'Italie, alors que durant certaines plages d'accalmie, la musique parfois élégiaque dégage une ambiance insolite légèrement palpable.
Enfin, pour parachever, je tiens à exprimer mon admiration pour l'actrice Macha Magall se révélant à mes yeux l'une des plus belles garces de l'histoire de la Nazisploitation. Dans son rôle de médecin nazie, cette comédienne juvénile possède un charisme particulièrement vénéneux dans son élégance gracile auquel la beauté reptilienne de ses yeux azur laisse transparaître un regard aussi sadique que lubrique ! De mon point de vue personnel, j'aurais même préféré qu'elle pique la vedette à la volumineuse Dianne Throne, iconisée dans sa fameuse trilogie d'Ilsa !

Oeuvre glauque et malsaine volontairement occultée pour son aspect scabreux, sommet Z de mauvais goût et de déviance lubrique, Holocaust Nazi s'avère l'un des ersatz les plus grotesques et incongrus du sous-genre de la Nazisploitation.
En dépit de son caractère risible finalement plaisant, il reste néanmoins à réserver à un public averti ! (du moins pour sa version non censurée, le film étant disponible sur le site de l'Antre de l'horreur)