Page 1 sur 1

Démons de Lamberto Bava, 1985

MessagePosté: 28 Mai 2013, 06:41
par BRUNO MATEI
Titre d'origine: Demoni
Réalisateur: Lamberto Bava
Année: 1985
Origine: Italie
Durée: 1h29
Distribution: Urbano Barberini, Natasha Hovey, Karl Zinny, Fiore Argento, Paola Cozzo, Fabiola Toledo.

FILMOGRAPHIE: Lamberto Bava est un réalisateur et scénariste italien, né le 3 avril 1944 à Rome.
1980: Baiser Macabre. 1983: La Maison de la Terreur. 1984: Apocalypse dans l'océan rouge. 1984: Blastfighter. 1985: Demons. 1985: Midnight Horror. 1986: Demons 2. 1991: Body Puzzle. 2006: Ghost Son.

Si Lamberto Bava n'a jamais réussi à percer dans le cinéma d'horreur pour rivaliser avec le talent de son illustre père, son premier long-métrage, Baiser Macabre, s'était avéré une belle réussite dans son portrait sulfureux imparti à une veuve psychotique éprise de penchants nécrophiles. Outre ce petit classique de déviance macabre, le fils Bava nous avait notamment concocté 5 ans plus tard une bisserie horrifique entièrement dédiée au gore décomplexé. Produit et scénarisé par son comparse Dario Argento et épaulé du compositeur Claudio Simonetti, Demons s'est compromis au plaisir coupable du samedi soir.
Si la génération actuelle risque de s'en railler en le découvrant pour la première fois, les cinéphiles puristes des années 80 trouveront encore matière à se divertir devant ce produit d'exploitation typiquement transalpin. Outrance et surenchère sont ici les maîtres mots du réalisateur délibéré à mettre en exergue l'action cinglante d'un survival en lieu clos afin de pallier la carence de son scénario et le jeu caricatural de piètres comédiens.
Durant la projection d'un film d'une salle de cinéma, les spectateurs piégés à l'intérieur vont devoir faire preuve de bravoure et courage pour combattre des créatures démoniaques. Leur tâche est d'autant plus ardue que la morsure d'un de ces démons les contamine vers une folie meurtrière incontrôlée !

Tous les défauts majeurs précités sont bien représentatifs du nanar transalpin uniquement destiné à nous divertir en toute simplicité mais avec un sens de générosité affable. Tout l'intérêt de Démons résidant dans son efficacité alerte à nous aligner un florilège de séquences cinglantes particulièrement sanglantes et complaisantes. Car ici, à l'image de ces créatures erratiques écumant des baves verdâtres, le gore est tellement grotesque et spectaculaire qu'il nous suscite un irrésistible plaisir jouissif. D'autant plus que la partition entraînante de Claudio Simonetti bat la cadence avec une énergie toute à fait cuisante !
Dans un bordel démesuré, Lamberto Bava ne cesse de jouer avec la scénographie restreinte de son unité de lieu auquel un groupe de survivants doit tenter de s'y extraire pour éviter l'offensive et l'infection d'une horde de démons ! Outre le jeu exécrable des comédiens, la minceur de l'intrigue empruntée à une mise en abyme et surtout la crétinerie des dialogues, Bava se permet d'insérer à l'intérieur de son huis-clos des situations tellement improbables qu'elle provoque l'ironie ! A l'image de cette course effrénée en moto qu'un de nos héros doit entreprendre pour traverser la salle par dessus les sièges ! Pire encore, quelques instants plus tard, un hélicoptère surgi de nulle part va venir s'écraser sur le toit du cinéma pour terminer son atterrissage en plein milieu de la salle !

Ce grand n'importe quoi assumé, acheminé au grand-guignol de défouloir, permet à Démons d'entretenir une vraie efficacité dans sa réalisation vigoureuse déployant moult séquences d'action débridées. La qualité des FX gores artisanaux et le score tonitruant de Simonetti renforcent sans peine son capital sympathie afin de l'accéder au rang de petit classique Bisseux !