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MANIAC de Franck Khalfoun, 2012

MessagePosté: 06 Janvier 2013, 07:31
par BRUNO MATEI
Réalisateur: Franck Khalfoun
Année: 2012
Origine: France/U.S.A.
Durée: 1h33
Distribution: Elijah Wood, Nora Arnezeder, Liane Balaban, America Olivo, Joshua De La Garza.

Sortie salles France: 2 Janvier 2013

FILMOGRAPHIE: Franck Khalfoun est un réalisateur, scénariste, acteur et monteur américain
2007: 2è Sous-sol
2009: Engrenage Mortel (Wrong Turn at Tahoe)
2012: Maniac

Discrédité avant même l'entreprise de sa réalisation puisque compromis au remake bancable d'un chef-d'oeuvre traumatisant, Maniac, nouvelle mouture, prenait également le risque d'attribuer son rôle titre à un illustre acteur au minois infantile. Un choix particulièrement couillu qui laissait craindre le pire, d'autant plus que son réalisateur novice était déjà responsable de deux manufactures conventionnelles. Produit par William Lustig en personne, épaulé des français Aja et Levasseur (notamment crédités au scénario), cette nouvelle déclinaison adopte le parti-pris de ne pas vulgairement copier-coller son modèle cradingue.

Filmé entièrement en caméra subjective du point de vue du tueur, Maniac version 2012, est une nouvelle descente aux enfers dans les bas-fonds de Los Angeles auquel un tueur psychopathe s'entreprend de nettoyer des quartiers malfamés putes et call-girl racoleuses. Dès le prologue, l'ambiance anxiogène et crépusculaire d'un new-york insalubre nous ait illustré avec un réalisme cafardeux (badauds désoeuvrés sont mêlés à la foule cosmopolite arpentant des trottoirs inondés de déchets). A l'image cinglante de son premier crime imposé de manière totalement impromptue. La cruauté du meurtre et la verdeur dans laquelle la victime impuissante ne puisse exprimer la moindre clameur nous saisit de stupeur. La bonne nouvelle pour la suite à venir, c'est que l'errance quotidienne impartie au maniac dans les rues new-yorkaises restera une dérive introspective jalonnée d'estocades aussi terrifiantes qu'éprouvantes. Durant tout son cheminement meurtrier, le spectateur est forcément contraint de s'identifier instinctivement à son existence sordide par l'agilité d'une caméra subjective ancrée à l'intérieur du sujet ! L'effet d'immersion est immédiat mais surtout il dérange, incommode, asphyxie son public pris en otage par ses pensées déficientes, ses visions horrifiés de mannequins ensanglantés blottis dans une chambre tamisée et surtout ses crimes crapuleux lâchement perpétrés avec une violence acérée !

Autant avouer que dans cette nouvelle mouture, l'effet de submersion est beaucoup plus prégnant que dans son modèle originel. A contrario, on est loin du traumatisme imposé par le climat poisseux de Lustig et transcendé par un Joe Spinell transi d'émoi ! Néanmoins, certaines séquences gores percutantes ont de quoi retourner les estomacs les plus fragiles, mais surtout sa sauvagerie cuisante qui en découle effleure parfois l'insupportable (le meurtre à coups de poignards d'une prostituée réfugiée dans un parking est franchement pénible à endurer !). Il faut notamment louer la maîtrise de sa mise en scène expérimentale (le jeu de miroirs judicieux pour entrevoir le visage du tueur) ou affinée (certaines séquences stylisées surprennent par son esthétisme poétique, d'autant plus épurée par une photo limpide) et la manière habile dont le réalisateur exploite son potentiel de terreur face aux exactions du maniac. A ce titre, le point d'orgue final jusqu'au-boutiste se révèle un moment d'anthologie particulièrement éprouvant dans la traque envisagée contre la survie d'une dernière victime. Et le gore paroxystique d'atteindre son apogée dans un épilogue aussi bestial et grand-guignol que son ancêtre.
Pour parachever, nos scénaristes ont eu la bonne idée d'insister sur l'idylle amoureuse entretenue entre Franck et une photographe de mode. En l'occurrence, l'empathie accordée au tueur se révèle beaucoup plus persuasive puisqu'une réelle compassion lui ait finalement toléré par le spectateur. Le réalisateur prenant bien soin d'illustrer son pyché torturé par une réminiscence infantile résultant des exactions sexuelles de sa mégère. En résulte une ambiance de nonchalance teintée de mélancolie qui imprègne toute la pellicule, amplifiée par la nuance mélodique d'un score tragique. Un parti-pris adéquat pour mettre en exergue la romance fébrile impartie aux deux protagonistes esseulés et pour ausculter le passé douloureux du tueur misogyne, victime malgré lui d'une enfance galvaudée.

A bout de souffle
Terrifiant et hautement dérangeant par son immersion imposée, glauque et malsain (même si à 100 lieux du chef-d'oeuvre d'origine), mais surtout sauvage et cruel, Maniac, adopte l'intelligence de se démarquer de son modèle sans jamais faire preuve d'esbroufe racoleuse mais en insistant plutôt sur la déchéance mentale de son tueur pathétique. Et si au premier abord Elijah Wood avait de quoi laisser dubitatif pour prendre la relève à l'interprétation maladive de Joe Spinell, il réussit avec modestie à incarner un nouveau psychopathe timoré et impuissant, égaré dans l'amertume d'un amour impossible.
La nouvelle génération peut applaudir, un nouveau classique de l'horreur hardCore leur ait également légué.

Re: MANIAC

MessagePosté: 09 Janvier 2013, 22:16
par jigsaw
Excellent remake, meme si un peu different ( le POV nottament), mais tres gore, surprenant d'ailleurs qu'il n'ait pas ete plus censuré....L'annee commence bien et on aura certainement plus a se mettre sous la dent qu'en 2012!! :leather: 4/6

Re: MANIAC

MessagePosté: 11 Janvier 2013, 08:49
par jaimelaviande
Sympathique mais j'en attendais peut être un peu trop... Très bonne ambiance qui doit beaucoup à la musique j'ai trouvé. Le réal réussi à rendre le personnage de Franck attachant. Après faut reconnaître qu'il ne se passe quand même pas grand chose. Et certaines scènes m'ont un peu fait sortir du truc: les nanas qui courent se mettre à l'abri dans des rues sombres ou il n'y a pas un chat par exemple ou la crash en voiture tout sauf réaliste. Supers effets gores et bonne crise de rire avec le gars qui vient de faire sa pub pour le dentifrice :D . Par contre je n'ai pas vu l'original donc pas de point de comparaison.

Re: MANIAC

MessagePosté: 03 Février 2013, 20:13
par toxic-avenger
moi jaime bien les 2 film maniac mais la seule critique a faire dans le remake maniac c'est que le tueurs on remarque bien dans le film que c'est un acteurs si on dois le comparé a joe spinell qui faisé + peurs car il jouer a la perfection sont role de tueur fou.

Re: MANIAC

MessagePosté: 08 Février 2013, 11:57
par Lan
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Ecrit par Alexandre Aja, Grégory Levasseur, C.A. Rosenberg, Joe Spinell
Avec Elijah Wood, Nora Arnezeder, Liane Balaban
Année : 2012
Pays : France | USA
Durée : 93 min

L'HISTOIRE
Dans les rues qu'on croyait tranquilles, un tueur en série en quête de scalps se remet en chasse. Frank est le timide propriétaire d'une boutique de mannequins. Sa vie prend un nouveau tournant quand Anna, une jeune artiste, vient lui demander de l'aide pour sa nouvelle exposition. Alors que leurs liens se font plus forts, Frank commence à développer une véritable obsession pour la jeune fille. Au point de donner libre cours à une pulsion trop longtemps réfrénée - celle qui le pousse à traquer pour tuer.

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LA CRITIQUE
Après s'être frotté aux remakes de "LA COLLINE A DES YEUX" (honorable), "INTO THE MIRROR" (dispensable) et "PIRANHA" (jubilatoire), le duo Alexandre Aja/Grégory Levasseur s'attaque à présent à celui du cultissime "MANIAC" de William Lustig, sorti en 1980.
Cette fois-ci, la réalisation est confiée à leur fidèle acolyte Franck Khalfoun, dont les antécédents cinématographiques sont un peu moins rassurants... d'autant que succéder dignement à un film de serial killer considéré comme une véritable référence en la matière – et qui a marqué toute une génération de spectateurs – était un pari sacrément risqué ! Néanmoins, on pouvait enfin espérer que ce énième recyclage de classique horrifique se montre plus respectueux que tout ce qu'Hollywood nous balance à longueur d'années.

Et en effet, plus qu'un simple remake, cette nouvelle mouture est une véritable relecture de l'œuvre d'origine, parvenant à lui rester fidèle tout en y incorporant sa propre personnalité. A la fois plus moderne et délicieusement rétro, "MANIAC" conserve un esprit très 80's souligné par une bande originale absolument géniale (signée par le compositeur français Rob), ainsi qu'une reprise du fabuleux titre New Wave de Q Lazzarus qui illustrait déjà l'une des scènes mémorables du "SILENCE DES AGNEAUX" (un hommage ?).
Mais le challenge le plus osé revenait incontestablement au choix d'Elijah Wood pour incarner Frank Zito ! Bien entendu, il est difficile d'oublier l'interprétation de Joe Spinell dans le film original, pourtant, derrière son allure candide et inoffensive, celui que l'on associe invariablement au Hobbit héroïque du "SEIGNEUR DES ANNEAUX" sait se montrer suffisamment inquiétant pour instaurer un climat malsain et anxiogène.

C'est précisément ce contraste entre son statut de jeune homme ordinaire dont on ne saurait se méfier et ses actes abominables de prédateur qui renforce cette sensation d'insécurité et projette le spectateur dans l'angoisse des victimes...
Mais contre toute attente, c'est avant tout au tueur lui-même que l'on s'identifiera, personnage tourmenté que scénaristes et réalisateur se plaisent à comparer au Cesare du "CABINET DU DOCTEUR CALIGARI". Certes, le parti pris plutôt original de la caméra subjective qui nous plonge dans la peau de Frank pendant toute la durée du film y est pour beaucoup, et au final, on ne verra réellement Elijah Wood que très peu, hormis grâce à d'habiles effets de reflets et jeux de miroirs. Mais l'on doit aussi ce sentiment d'empathie à la fragilité psychologique du meurtrier, qui à travers de macabres mises en scène donne littéralement vie à ses mannequins dans son imaginaire, seul moyen pour lui d'exorciser ses souffrances d'enfant et ses conflits œdipiens.

En définitive, ce "MANIAC" nouvelle version n'a pas à rougir et fait même partie des rares exceptions de remakes réussis. Sans oublier l'un des points les plus importants pour un film d'horreur : les scènes gores, qui sont ici particulièrement efficaces !

Note de Lan : 7 sur 10

Critique du film "MANIAC" : http://www.ohmygore.com/critique-maniac-1058.html

Re: MANIAC de Franck Khalfoun, 2012

MessagePosté: 11 Février 2013, 11:39
par toxic-avenger
oui excellent film.