Posté: 13 Avril 2011, 15:02
HOBO WITH A SHOTGUN
Réalisateur: Jason Eisener.
Année: 2011.
Origine: Canada / U.S.A.
Durée: 1h26.
Distribution: Rutger Hauer, Molly Dunsworth, Gregory Smith, Nick Bateman, Brian Downey.
Sortie en France le 25 Mars 2011.
FILMOGRAPHIE: Jason Eisener est un réalisateur canadien.
2007: Hobo with a Shotgun. Trailer.
2008: Treevenge. Court-métrage.
2011: Hobo with a shotgun.
Il faut d'abord rappeler qu'en 2007, un faux trailer surnommé Hobo with a shotgun, spécialement conçu pour le projet "Grindhouse" de l'association Tarantino / Rodriguez (avec leur diptyque Boulevard de la Mort / Planet Terror) se voit attribuer du grand prix du concours de bandes annonces afin de pouvoir figurer en guise d'interlude entre les projections continuelles des deux films cités.
Trois ans plus tard, son réalisateur Jason Eisener a l'opportunité d'en tirer un véritable long-métrage avec en tête d'affiche le vétéran Rutger Hauer !
Après le surestimé (pour ne pas dire semi-raté) Machete, c'est au tour d'une nouvelle production de rendre hommage à tout un pan de séries Z, et spécialement les productions Troma des années 80, et déployer son talent mis à épreuve dans une trashitude outrancière des plus insolentes.
Dans les rues malfamées de New-York, la délinquance, le prostitution, la corruption et les trafics de drogue font rage en toute impunité devant une police inéquitable elle-même galvaudée par une moralité tendancieuse. Cette folie meurtrière est commanditée par un leader notoire régnant en maître devant une population terrorisée. Un beau jour, un SDF témoin de la déchéance de son quartier et laminé de voir une ultra-violence davantage expansive décide de nettoyer les rues des criminels inflexibles à coups de chevrotine enragée !
Superbement photographié dans des couleurs harmonieusement saturées, le sobre prélude annonce l'arrivée d'un clochard sortant illégalement d'un train avec un sac sur le dos pour longer un canal et rejoindre le nouveau quartier de Scum city. Cette séquence introductive se déroule harmonieusement sous la mélodie doucereuse de Michael Holm. Une partition entêtante rendue célèbre pour son décalage de ton alloué à une ambiance historico-horrifique dans le classique du gore, La Marque du Diable de Michael Armstrong et Hoven Adrian.
Arrivé à destination, le Sdf promène inlassablement son cadi famélique dans les ruelles sordides pendant que des voyous opèrent en toute impunité pour semer le désordre, la mort, voir le chaos. C'est après avoir été témoin d'un braquage brutal que notre défavorisé va se décider à prendre une arme à feu, spécialement un fusil de chasse, et tuer de sang froid les trois malfaiteurs sous les yeux médusés du commerçant et des témoins éberlués.
Tandis que quelques instant plus tard, il ira porter assistance à une jeune prostituée avec qui il liera d'affection alors qu'une bande juvénile mafieuse tolérée par leur paternel illuminé va jurer de leur faire la peau.
Pour tous les amateurs de séries Z typiquement saugrenues et frénétiques, digne d'une production Tromaville, ce film hommage bisseux est pour vous ! De surcroît, si vous êtes fan invétéré de vigilante movies ayant sévi durant les années 70 et 80 alors Hobo, génialement interprété par le grand Rutger Hauer, saura vous convaincre dans son délire assumé totalement décomplexé baignant dans un perpétuel mauvais goût avec une chaleureuse spontanéité !
Là ou Machete de Rodriguez se prétendait comme un gros défouloir jouissif à peine sympathique d'actionner bourrin dans ses dociles délires cartoonesques (souvenez vous du pathétique combat final contre Seagal !), Hobo with a shotgun va foutre un grand coup de pied bien plus acerbe et sardonique dans le politiquement incorrect, l'immoralité, le gore craspec percutant (FX remarquables !) et le mauvais goût fort de café.
A titre d'exemple, imaginez un instant deux voyous entrer à l'intérieur d'un car scolaire pour massacrer à coups de lance flamme une ribambelle de gamins terrorisés pour l'instant d'après être carbonisés en suppliant leur cri d'agonie. Une scène impensable qui à de quoi surprendre et estomaquer l'amateur blasé de séquences frauduleuses ! Et cela, même si l'effet escompté est aseptisé par une dérision sarcastique quelque peu salvatrice (nous sommes dans un pur divertissement hardcore mais absurde, volontairement racoleur pour adultes consentants !).
Nombre de scènes extrêmes sont adroitement concoctées avec pas mal d'efficacité et les situations les plus improbables se succèdent sans répit dans la joie de l'action ultra violente et l'effet gore volontairement putanesque, savoureusement explicite.
S'ensuit donc un étalage de séquences chocs spectaculaires aussi violentes que cyniques se vautrant royalement dans l'ironisme cinglant ! Les têtes coincées dans une bouche d'égout, broyées ou sectionnées volent en éclat, les corps explosent sous les impacts de balles à moins d'être éventrés ou électrocutés, les gorges et les mains sont sévèrement tranchées sans oublier un masticage de verre brisé ingéré du plus bel effet.
Ce scénario volontairement idiot auquel les gentils coursent les méchants et vice versa est évidement un prétexte rudimentaire à déployer généreusement un florilège de quiproquos tous plus débridés les uns que les autres. Comme ce massacre méthodique commis dans un centre hospitalier auquel nos héros s'y sont réfugiés tandis que deux voyous déguisés en robot terminator et armés jusqu'aux dents vont décimer un à un les membres du personnel.
Le film réussit également à gagner notre faveur grâce à la formidable complicité de l'excellent Rutger Hauer (mâchoire serrée et regard brut furieusement renfrogné) accompagné de la charmante Molly Dunsworth alors que l'ambiance irréelle baigne dans un esprit marginal volontairement saugrenu, à situer quelque part entre le Justicier de New-York et The Toxic Avenger. Ajoutez à cela une entraînante BO pop rock typiquement eightie et vous obtenez un cocktail polychrome des plus vitaminés.
Sans crier au chef-d'oeuvre incontesté, Hobo with a shotgun est un aimable et généreux spectacle festoyant qui ne souhaite pas tromper son spectateur sur son filon prometteur. Il souhaite retranscrire le plus sincèrement possible un hommage affecté à toute une époque de séries B et Z concoctées dans un esprit purement ludique pour exploser les frontières de la bienséance dans un mauvais goût pleinement assumé.
A travers ce pur délire erratique efficacement troussé, le réalisateur se permet aussi d'effleurer au passage un sous-texte social sur notre attitude terne ou hostile face à la condition des sans abris vivants reclus à l'intérieur des cités urbaines davantage insécurisantes.
Drôle, cartoonesque, fun, bête et méchant, il peut aussi se savourer comme un efficace dérivatif à notre morose et triste banalité.
Réalisateur: Jason Eisener.
Année: 2011.
Origine: Canada / U.S.A.
Durée: 1h26.
Distribution: Rutger Hauer, Molly Dunsworth, Gregory Smith, Nick Bateman, Brian Downey.
Sortie en France le 25 Mars 2011.
FILMOGRAPHIE: Jason Eisener est un réalisateur canadien.
2007: Hobo with a Shotgun. Trailer.
2008: Treevenge. Court-métrage.
2011: Hobo with a shotgun.
Il faut d'abord rappeler qu'en 2007, un faux trailer surnommé Hobo with a shotgun, spécialement conçu pour le projet "Grindhouse" de l'association Tarantino / Rodriguez (avec leur diptyque Boulevard de la Mort / Planet Terror) se voit attribuer du grand prix du concours de bandes annonces afin de pouvoir figurer en guise d'interlude entre les projections continuelles des deux films cités.
Trois ans plus tard, son réalisateur Jason Eisener a l'opportunité d'en tirer un véritable long-métrage avec en tête d'affiche le vétéran Rutger Hauer !
Après le surestimé (pour ne pas dire semi-raté) Machete, c'est au tour d'une nouvelle production de rendre hommage à tout un pan de séries Z, et spécialement les productions Troma des années 80, et déployer son talent mis à épreuve dans une trashitude outrancière des plus insolentes.
Dans les rues malfamées de New-York, la délinquance, le prostitution, la corruption et les trafics de drogue font rage en toute impunité devant une police inéquitable elle-même galvaudée par une moralité tendancieuse. Cette folie meurtrière est commanditée par un leader notoire régnant en maître devant une population terrorisée. Un beau jour, un SDF témoin de la déchéance de son quartier et laminé de voir une ultra-violence davantage expansive décide de nettoyer les rues des criminels inflexibles à coups de chevrotine enragée !
Superbement photographié dans des couleurs harmonieusement saturées, le sobre prélude annonce l'arrivée d'un clochard sortant illégalement d'un train avec un sac sur le dos pour longer un canal et rejoindre le nouveau quartier de Scum city. Cette séquence introductive se déroule harmonieusement sous la mélodie doucereuse de Michael Holm. Une partition entêtante rendue célèbre pour son décalage de ton alloué à une ambiance historico-horrifique dans le classique du gore, La Marque du Diable de Michael Armstrong et Hoven Adrian.
Arrivé à destination, le Sdf promène inlassablement son cadi famélique dans les ruelles sordides pendant que des voyous opèrent en toute impunité pour semer le désordre, la mort, voir le chaos. C'est après avoir été témoin d'un braquage brutal que notre défavorisé va se décider à prendre une arme à feu, spécialement un fusil de chasse, et tuer de sang froid les trois malfaiteurs sous les yeux médusés du commerçant et des témoins éberlués.
Tandis que quelques instant plus tard, il ira porter assistance à une jeune prostituée avec qui il liera d'affection alors qu'une bande juvénile mafieuse tolérée par leur paternel illuminé va jurer de leur faire la peau.
Pour tous les amateurs de séries Z typiquement saugrenues et frénétiques, digne d'une production Tromaville, ce film hommage bisseux est pour vous ! De surcroît, si vous êtes fan invétéré de vigilante movies ayant sévi durant les années 70 et 80 alors Hobo, génialement interprété par le grand Rutger Hauer, saura vous convaincre dans son délire assumé totalement décomplexé baignant dans un perpétuel mauvais goût avec une chaleureuse spontanéité !
Là ou Machete de Rodriguez se prétendait comme un gros défouloir jouissif à peine sympathique d'actionner bourrin dans ses dociles délires cartoonesques (souvenez vous du pathétique combat final contre Seagal !), Hobo with a shotgun va foutre un grand coup de pied bien plus acerbe et sardonique dans le politiquement incorrect, l'immoralité, le gore craspec percutant (FX remarquables !) et le mauvais goût fort de café.
A titre d'exemple, imaginez un instant deux voyous entrer à l'intérieur d'un car scolaire pour massacrer à coups de lance flamme une ribambelle de gamins terrorisés pour l'instant d'après être carbonisés en suppliant leur cri d'agonie. Une scène impensable qui à de quoi surprendre et estomaquer l'amateur blasé de séquences frauduleuses ! Et cela, même si l'effet escompté est aseptisé par une dérision sarcastique quelque peu salvatrice (nous sommes dans un pur divertissement hardcore mais absurde, volontairement racoleur pour adultes consentants !).
Nombre de scènes extrêmes sont adroitement concoctées avec pas mal d'efficacité et les situations les plus improbables se succèdent sans répit dans la joie de l'action ultra violente et l'effet gore volontairement putanesque, savoureusement explicite.
S'ensuit donc un étalage de séquences chocs spectaculaires aussi violentes que cyniques se vautrant royalement dans l'ironisme cinglant ! Les têtes coincées dans une bouche d'égout, broyées ou sectionnées volent en éclat, les corps explosent sous les impacts de balles à moins d'être éventrés ou électrocutés, les gorges et les mains sont sévèrement tranchées sans oublier un masticage de verre brisé ingéré du plus bel effet.
Ce scénario volontairement idiot auquel les gentils coursent les méchants et vice versa est évidement un prétexte rudimentaire à déployer généreusement un florilège de quiproquos tous plus débridés les uns que les autres. Comme ce massacre méthodique commis dans un centre hospitalier auquel nos héros s'y sont réfugiés tandis que deux voyous déguisés en robot terminator et armés jusqu'aux dents vont décimer un à un les membres du personnel.
Le film réussit également à gagner notre faveur grâce à la formidable complicité de l'excellent Rutger Hauer (mâchoire serrée et regard brut furieusement renfrogné) accompagné de la charmante Molly Dunsworth alors que l'ambiance irréelle baigne dans un esprit marginal volontairement saugrenu, à situer quelque part entre le Justicier de New-York et The Toxic Avenger. Ajoutez à cela une entraînante BO pop rock typiquement eightie et vous obtenez un cocktail polychrome des plus vitaminés.
Sans crier au chef-d'oeuvre incontesté, Hobo with a shotgun est un aimable et généreux spectacle festoyant qui ne souhaite pas tromper son spectateur sur son filon prometteur. Il souhaite retranscrire le plus sincèrement possible un hommage affecté à toute une époque de séries B et Z concoctées dans un esprit purement ludique pour exploser les frontières de la bienséance dans un mauvais goût pleinement assumé.
A travers ce pur délire erratique efficacement troussé, le réalisateur se permet aussi d'effleurer au passage un sous-texte social sur notre attitude terne ou hostile face à la condition des sans abris vivants reclus à l'intérieur des cités urbaines davantage insécurisantes.
Drôle, cartoonesque, fun, bête et méchant, il peut aussi se savourer comme un efficace dérivatif à notre morose et triste banalité.