Ecrit par Ramon Isao, Kevin Hamedani
Avec Janette Armand, Doug Fahl, Cooper Hopkins
Année : 2009
Pays : USA
Durée : 89 min
.: L'HISTOIRE
Port Gamble, USA, est une petite ville sans histoire. Tout bascule le jour où un virus transforme une partie de la population en zombies. Certains sont persuadés qu'il s'agit d'une attaque islamiste, d'autres, d'un châtiment divin. Les démocrates soupçonnent un complot des Républicains. Dans une panique indescriptible, les survivants s'organisent pour affronter les morts-vivants.
.: LA CRITIQUE
Les films de Romero s'attachent à critiquer un aspect particulier de la société : le racisme ("LA NUIT DES MORTS-VIVANTS"), la consommation à outrance ("DAWN OF THE DEAD"), les médias ("DIARY OF THE DEAD")... Dans "LAND OF THE DEAD", Georges A. Romero dénonçait l'isolationnisme dans lequel s'étaient enfermés les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre (à moins, quau contraire, il nait voulu dénoncer ce même isolationnisme comme en étant la cause ?). Malheureusement, Kevin Hamedani n'est pas Georges Romero, et rate son coup en voulant dénoncer les excès et erreurs dans lesquelles sont tombés les États-Unis post-11 septembre.
"ZOMBIES OF MASS DESTRUCTION" se déroule dans une « petite ville américaine comme il en existe tant », bien pensante, puritaine et religieuse. Deux histoires sont développées en parallèle : celle d'un couple d'homosexuels New-yorkais, dont l'un est de retour dans sa ville natale pour faire son coming-out auprès de sa mère, et celle d'une jeune américaine musulmane d'origine iranienne, qui doit supporter son père, fier de ses racines ainsi que le « racisme ordinaire » de ses voisins, caricatures de rednecks incultes, xénophobes et hypocrites. Bien entendu, ces deux récits se déroulent simultanément pendant les élections municipales, alors que le candidat républicain (soutenu par le pasteur) et la candidate démocrate s'affrontent quand commence linvasion zombie.
Derrière ce titre « à la film Z », et ces personnages caricaturaux, paraissant tout droit sortis d'un épisode de "SOUTH PARK", l'intention clairement affichée du réalisateur de faire un film humoristique et « coup de poing » se ressent. Et le spectateur s'attend à une comédie provocatrice, politiquement incorrecte, un film anar', immoral, n'épargnant personne, à l'humour grinçant et trash, à la fois drôle et politique.
Or, quand défile le générique de fin, seule la déception prédomine : l'objectif n'est pas atteint. Si l'aspect gore (plutôt bien réussi d'ailleurs) de certains passages fait indubitablement penser à "BRAIN DEAD" (le clin d'il à la scène du diner chez la mère, le taille-haie...), c'est avec le côté fun et délirant en moins... Alors que le film aurait pu jouer avec les clichés, pour dénoncer et amuser en même temps, l'histoire des personnages s'essouffle pour devenir franchement ennuyeuse et pénible. La bêtise humaine est mise en évidence, sans être tournée en ridicule.
Alors que Georges Romero n'aurait traité qu'un seul sujet précis, et un seul à la fois, Kevin Hamedani choisit lui de s'attaquer frontalement à la société américaine dans son ensemble (politique et religieux notamment), sous deux prismes : la politique nationale (à travers le couple homosexuel) et la politique internationale (à travers la citoyenne américaine d'origine iranienne) des États-Unis post-11 septembre.
Le résultat n'est guère subtil, et le message, trop lourd pour passer. Ou comment en voulant réaliser un film « coup de poing », on finit par réaliser un film « coup d'épée dans l'eau ».
Note de Charly Brown : 3.5 sur 10
Critique du film "ZOMBIE OF MASS DESTRUCTION"