Seven de David Fincher, 1995

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Seven de David Fincher, 1995

Messagepar BRUNO MATEI » 17 Avril 2014, 06:44

Réalisateur: David Fincher
Année: 1995
Origine: U.S.A. Durée: 2h07
Distribution: Brad Pitt, Morgan Freeman, Kevin Spacey, Gwyneth Paltrow, R. Lee Ermey, Richard Roundtree, John C. McGinley.

Sortie salles France: 31 Janvier 1996. U.S: 22 Septembre 1995

FILMOGRAPHIE: David Fincher est un réalisateur et producteur américain, né le 28 Août 1962 à Denver (Colorado).
1992: Alien 3. 1995: Seven. 1997: The Game. 1999: Fight Club. 2002: Panic Room. 2007: Zodiac. 2008: L'Etrange histoire de Benjamin Button. 2010: The Social Network. 2011: Millénium. 2014: Gone Girl.

Ernest Hemingway a écrit: "le monde est beau et vaut qu'on se batte pour lui".
La seconde partie, je suis d'accord.

Référence absolue du genre (avec son acolyte le Silence des Agneaux), Seven fut autant un succès commercial que critique lors de sa sortie. Le revoir aujourd'hui prouve à quel point David Fincher a entrepris avec son 2è long-métrage une oeuvre proche de la perfection, à l'instar du travail méthodique accompli par John Doe, un tueur inspiré des 7 pêchers capitaux. A sept jours de la retraite, l'inspecteur Somerset est contraint de résoudre une affaire criminelle particulièrement difficile avec l'aide du jeune recru, David Mills. Ensemble, ils vont tenter de mettre la main sur l'un des tueurs les plus retors et machiavéliques ayant comme seul ambition de parfaire son chef-d'oeuvre ! Thriller morbide d'une noirceur proprement nihiliste, Seven réexploite l'investigation criminelle et la traque au serial-killer avec un goût prononcé pour l'amertume. De par l'aigreur d'un flicard sclérosé, fatigué d'avoir eu à régler des affaires sordides dans un monde gangrené par le pêcher, et par l'éthique amorale d'un criminel studieux entièrement soumis à l'autorité de Dieu.

Avec son climat pluvieux inscrit dans la morosité, David Fincher annonce la couleur blafarde d'une cité urbaine entièrement soumise à l'arrogance du tueur et auquel deux inspecteurs sur le qui-vive vont devoir redoubler d'effort afin de déjouer le prochain homicide. Sans jamais verser dans une quelconque complaisance, Fincher joue la carte de la suggestion car nous ne verrons jamais de quelle manière explicite le tueur accomplit ses exactions. C'est dans la résultante du crime et dans la version des faits exposés que Seven laisse gambader notre imaginaire vers un abîme d'ignominies. Que ce soit le châtiment invoqué à la gourmandise (l'obèse mort étouffé par sa propre bouffe !), à la paresse (la lente agonie d'un drogué avachi sur son lit durant 365 jours !), à l'orgueil (le visage d'une jolie femme lacérée au couteau) ou à la luxure (le jeu sexuel du godemiché perforant !), les tortures infligées sur chacune des victimes nous sont remémorées avec force et détails par les témoins, médecins ou complices éventuels (comme celui contraint de collaborer au pêcher de la luxure !), sans compter sur la sagacité de notre duo d'inspecteurs. Outre la rigueur géométrique d'une mise en scène virtuose (la poursuite impromptue dans l'immeuble du tueur culminant vers le centre urbain), David Fincher élabore une montée en puissance du suspense qui atteindra son apogée lors d'un final apocalyptique. La tension graduelle dont John Doe sait faire preuve pour intimider les inspecteurs lors de son escorte en véhicule va redoubler d'acuité lorsque ce dernier osera leur avouer ses deux plus beaux méfaits. Cette dernière partie anthologique distille un tel climat de malaise que le Mal en personne semble en être le principal instigateur. On peut d'ailleurs évoquer l'aura malsaine d'une entité maléfique qui imprégnait la pellicule de Friedkin dans le fameux Exorciste, et établir une filiation entre l'inspecteur Somerset et le père Damien Karras, puisque tous deux gagnés par une non-croyance ! Qui plus est, le tueur venu de nulle part (John Doe est une fausse identité !) souhaite y laisser son empreinte et transmettre son rituel biblique à tous les dégénérés de la terre !

"La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance"
Chef-d'oeuvre de suspense et de tension dévoilant un regard sinistré sur la nature humaine, Seven reste notamment un fabuleux numéro d'acteurs que Kevin Spacey monopolise avec autant de tranquillité apathique que de cynisme impassible ! Vertigineux jusqu'au malaise viscéral !

Récompenses:
Meilleur film et meilleur scénario au festival Fantasporto,1996.
Saturn Awards du meilleur scénario et du meilleur maquillage en 1996.
MTV Movie Awards du meilleur film et du meilleur méchant (Kevin Spacey) en 1996.
Hochi Film Award du meilleur film étranger en 1996.
Empire Awards du meilleur film et du meilleur acteur (Morgan Freeman) en 1997.
Prix du public du meilleur film étranger aux prix Sant Jordi du cinéma en 1997.
Blue Ribbon Award du meilleur film étranger en 1996.
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BRUNO MATEI
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