Carnage de Tony Maylam, 1981

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Carnage de Tony Maylam, 1981

Messagepar BRUNO MATEI » 15 Avril 2014, 06:50

Titre d'origine: The Burning
Réalisateur: Tony Maylam
Année: 1981
Origine: U.S.A.
Durée: 1h31
Distribution: Brian Matthews, Leah Ayres, Brian Backer, Larry Joshua, Lou David, Jason Alexander, Holly Hunter, Fisher Stevens, Ned Eisenberg, Shelley Bruce, Carolyn Houlihan.

FILMOGRAPHIE: Tony Maylam est un réalisateur britannique né à Londres en 1943.
1981: Carnage
1988: Across the lake (télé-film)
1992: Killer Instinct

On n'a pas retrouvé son corps mais on dit que son esprit vit toujours dans la forêt, cette forêt ! Un maniaque, un être qui n'a plus rien d'humain et on dit aussi qu'il arrive à vivre avec ce qu'il trouve ça et là, des racines, des herbes.
Oui il est toujours vivant ! Et tous les ans il réapparaît dans un camp d'été comme celui la et il cherche toujours à se venger des terribles choses que ses gosses lui ont faites.
Tous les ans il tue, même cette nuit il est là à nous épier ! à attendre !
Ne regardez pas, il vous verrait !!! Ne respirez pas, il vous entendrait !!!
Ne bougez pas, vous êtes morts !!!!!!!!!!!!!!!!

En 1980 sort sur les écrans Vendredi 13, modeste ersatz influencé par la vague du slasher tirant parti de son efficacité par la multiplicité des meurtres concoctés par Tom Savini. Le public juvénile friand du "ouh, fait moi peur !" se rue en masse et la série B produite avec des bouts de ficelle explose le box-office ! Un nouveau genre est né et son icone célébrée ! Le slasher "forestier" et son tueur à la machette, Jason Voorhees !
Un an plus tard, le réalisateur britannique Tony Maylam réexploite le filon, rappelle à l'ordre le talent artisanal de Mr Savini et livre sa version "du camp maudit de jeunes vacanciers pris à parti avec un tueur masqué" ! Et le miracle de se produire ! Car sur le schéma canonique d'un canevas emprunté aux "10 petits nègres", Carnage va transcender son ancêtre d'une manière bien plus persuasive par son réalisme cru et son climat inhospitalier !

Un surveillant de camp de vacances se retrouve incidemment brûlé vif suite à la blague sardonique d'une bande de marmots. Cinq ans plus tard, l'homme défiguré décide de prendre sa revanche en revenant sur les lieux de l'accident pour martyriser une nouvelle clique d'ados.
Au vu du script éculé, le scénario de Carnage reste donc élémentaire et sans surprise puisqu'il récupère le schéma de Cunningham. Mais une ambiance angoissante plus tangible et un suspense lattent nous sont habilement distillés en cours de route, quand bien même sa dernière demi-heure, épique et haletante dans son mode "survival", évite la voie de la redite à courser naïvement la dernière victime en état de marasme.

Après un prologue plutôt cruel dans l'ironie de sa blague de potache, l'entrée en scène du tueur commence fort et s'influence même au mode du giallo avec cet individu en long manteau accoutré d'un chapeau noir et trucidant une jeune prostituée à l'aide d'un ciseau ! Le meurtre s'avère brutal, sale, percutant dans son aura malsaine explicite, l'arme pénétrant en gros plan dans la chair tendre de l'estomac ! La narration emprunte ensuite un cheminement linéaire dans son lot de situations rebattues mais le réalisateur prend réellement soin de peaufiner une ambiance ombrageuse au sein de la forêt et d'y apporter un souffle malsain. Si la présentation de nos étudiants n'a rien de surprenante dans leur physionomie et leur mode de loisir pratiqué (baignade, baise, alcool et fumettes), elle se révèle un peu plus convaincante que le slasher usuel dans leur manière d'appréhender la peur et de faire face au danger, avec parfois un sens de l'autorité et de bravoure. Ils paraissent donc ici moins caricaturaux, moins stupides qu'à l'accoutumée, même si les traditionnelles blagues de potache ne nous sont pas épargnées et que le souffre-douleur continue d'être réprimandé par ses camarades.

Mais Carnage c'est avant tout une présence indicible qui attend tapie dans l'ombre des feuillages, un battement de coeur perpétuel, un tueur fantomatique que l'on discerne rarement au-delà d'une ombre diffuse et d'une paire de cisaille. Le metteur en scène jouant notamment avec nos peurs enfantines des contes que l'on aime se remémorer au coin du feu pour frissonner de plaisir. C'est donc la peur ludique, l'archétype de l'ogre caché dans la forêt que nous imprime Maylam, sans savoir quand il pourra de nouveau surgir pour ébranler sa victime ! Ce qui donne lieu à des scènes latentes de suspense filmées de manière scrupuleuse. Et quand le monstre passe à l'attaque, les meurtres nous saisissent d'effroi par leur cruauté tolérée, à l'instar du premier meurtre accompli dans la chambre d'hôtel, mais aussi par leur effet de surprise parfois cuisant ! Sur ce dernier point, je songe inévitablement à l'illustre séquence du radeau où les corps des victimes vont être brutalement lardés de coups de cisaille de manière inventive ! Qui plus est, l'impact strident de la partition électronique orchestrée par Rick Wakeman va également accentuer ce sentiment de panique devenu ingérable.

Divertissant et irrésistiblement anxiogène, Carnage reste le symbole du sous-genre horrifique, le maître étalon du slasher forestier n'ayant rien perdu de son impact émotionnel dans l'illustration de la peur et l'aura malsaine qui en découle. Pour parachever, l'imagerie gore impartie aux homicides reste à jamais gravée dans nos mémoires, et nous ne sommes pas prêts d'oublier la présence iconique de Cropsy, le boogeyman aux longues cisailles ! Jason n'a qu'à bien s'tenir !
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BRUNO MATEI
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